Dans la vie, il y a les personnes qui courent un marathon sans même s’arrêter, sans même se reposer pour franchir la ligne d’arrivée. Puis, il y a celles qui regardent au loin cette même ligne, tout en se retournant à plusieurs reprises vers le point de départ. Elles pensent à rebrousser chemin vers ce qu’elles connaissent déjà, parce qu’elles ont peur de ce qui peut bien les attendre de l’autre côté du 5 km. Parfois, elles arrivent à parcourir la totalité du trajet, mais bien souvent elles abandonnent avant même d’avoir commencé à courir. Elles mettent de côté leurs chaussures de course, parce qu’elles sont déjà épuisées. Avant même d’avancer de quelques pas, elles sont fatiguées à cause de leur pouls qui est trop rapide. Elles tentent difficilement de maintenir leur cœur à sa place, car il a, lui aussi, envie de fuir ce qui fait peur : l’inconnu. Ces personnes-là, c’est moi, c’est toi, c’est nous. Nous sommes plusieurs à rester sur place lorsque surviennent les situations qui nous sortent de notre zone de confort. Nous sommes de véritables lambineux et lambineuses dans l’âme lorsque vient le temps d’embrasser l’inconnu.
Pour nous, ce sont les petites comme les grandes choses qui nous font peur. Les évènements les plus insignifiants de la vie et la prise de décision font augmenter notre rythme cardiaque. Par exemple, on a peur de quitter un emploi que l’on déteste. Peur de se détacher d’une relation néfaste. Peur d’abandonner les études. Peur d’entreprendre un nouveau projet. Vous le devinerez : nous sommes souvent immobiles, les pieds collés au sol. Ce que l’on ne connait pas nous empêche d’aller de l’avant et de vivre des expériences qui pourraient être formidables. Bien sûr, il se peut qu’elles ne le soient pas, et c’est avec cette idée à l’esprit, plus souvent qu’autrement, que l’on choisit de vivre notre vie. Parce que, pour nous, c’est plus facile ainsi. Ça nous convient mieux de participer à un parcours que l’on connait du fond de notre poche, car on sait à quoi s’attendre. Parfois, l’inconnu nous fout la trousse, car on n’a pas confiance en soi, on s’inquiète de ne pas avoir de plan B ou on craint le regard des autres (ceux qui courent à cent mille à l’heure). Toutes les défaites sont bonnes pour éviter d’avancer à toute allure vers l’inconnu.
Source: http://giphy.com
Comme nous ne sommes pas tous de nature fonceuse, c’est en avançant pas à pas qu’il est possible de parvenir à apprécier l’inconnu et à y prendre goût. Je crois que c’est comme toute chose : ça s’apprend et ça se pratique! Bien que je sois loin d’obtenir une médaille d’or en la matière, j’appréhende déjà mieux le méconnu qu’il y a quelques années. Je ne dirais pas que je suis prête à courir un circuit sans en calculer la distance, mais au fil du temps, ça viendra. Parce qu’au lieu de ne prendre aucune décision par peur de regretter mes choix ou de ce qu’elle pourrait causer, je garde en tête que rien n’arrive pour rien et que l’inconnu est le reflet même de cette pensée. J’ai arrêté d’avoir la chienne des futures conséquences positives ou négatives de mes actes pour enfin arrêter d’angoisser avec des « Si », et pour une fois avancer sans craindre la nouveauté. Il est normal de trembler de peur; même les Usain Bolt de ce monde ont sans doute le goût d’abandonner la course à certains moments. Mais, parfois il faut savoir lâcher prise. Parce qu’en ayant constamment la trouille, on se prive certainement de belles aventures, de rencontres inoubliables et de moments merveilleux. Et une fois que tu plongeras dans l’inconnu (comme dans l’océan) pour y découvrir ce qu’il te réserve de par tous ses côtés, tu réaliseras que dans le fond il n’y avait pas de quoi avoir peur. Peut-être même qu’un de ces jours, tu ne voudras plus remonter à la surface tellement tu aimes l’inconnu, tellement il t’alimente.
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