Elle est où l’empathie, elle est où?

Je me suis souvent demandée si c’était les gens qui n’étaient pas assez empathiques ou si c’était moi qui l’étais trop. Je me suis déjà demandée ce que ça ferait d’être un peu plus égoïste, un peu moins sensible à autrui. Sauf que je n’en suis pas capable, même si je me suis déjà dit: « à partir de maintenant, je vais, moi aussi, commencer à m’en foutre, je vais arrêter de m’en faire pour des gens qui se ficheraient carrément de moi dans la situation inverse. »

Je ne dis pas que je ne fais jamais d’erreurs, c’est faux. J’ai déjà blessé des gens dans ma vie, c’est inévitable et j’ai de la peine à y penser. Sauf que lorsque j’en prends conscience quand ça arrive sur le moment, je me sens mal et je me reprends. Si je le réalise plus tard en ayant pris du recul, je me sens petite dans mes shorts et je culpabilise bien souvent.

Je ne crois pas que ce côté fait de moi une personne facilement manipulable ou naïve. Pourquoi devrais-je voir négativement cette belle capacité de l’être? Pourquoi devrait-on penser que ça nous tire dans le pied d’être empathique? Pourquoi ça devrait être mauvais de croire en l’être humain? Ça devrait plutôt être la personne qui manipule et qui manque de sensibilité qui devrait se prévoir une petite introspection avec elle-même. Je reconnais toutefois que de bonnes personnes peuvent faire de mauvaises actions parfois, dans la mesure où ils savent le reconnaître. Je trouve ça beau de ne pas être juste un humain au sens d’un paquet d’organes, mais bien un être humain au sens d’un être sensible aux autres humains qui l’entourent.

Ce qui est dangereux, ce n’est pas d’être empathique. Le danger, c’est de s’oublier soi-même. C’est de trop voir les besoins des autres à en oublier les siens. C’est d’accepter ce qui ne l’est pas. C’est d’oublier qu’on a le droit aussi de vivre des émotions et de s’autoriser à les vivre pleinement. C’est ça qu’on devrait voir négativement : s’empêcher d’être. Parce qu’on vaut quelque chose et on ne devrait jamais laisser le pouvoir à quelqu’un de nous dissuader de valoir moins et d’accepter de se faire traiter comme tel.

Source image: Unsplash

Si vous lisez ce texte, vous êtes sûrement vous aussi une personne empathique. Ceux qui ne le sont pas ne prendraient pas le temps d’en faire la lecture. Ou peut-être que oui, ils se mentent peut-être à eux-mêmes en croyant qu’ils le sont déjà. Ou bien, ils se reconnaissent comme ne l’étant pas en croyant faussement que c’est une force de caractère. C’est triste pour eux dans ce cas ou dans l’autre parce qu’ils sont soit ignorants, soit trop conscients.

Chères personnes empathiques, vous devez être fières de ce que vous êtes. Parce que vous êtes de grandes personnes et que vous êtes une denrée rare qui vaut beaucoup de nos jours. Vous méritez de le reconnaître.