/https%3A%2F%2Flecahier.com%2Fwp-content%2Fuploads%2F2015%2F11%2FISO-8859-1_Q_Agnes_Zwierko_28C9gisthe29_26_Lise_Lindst_-rom-Elektra-%C2%A9-Yves-Renaud_resized1.jpg)
Amateur d'opéra, Camille Dg, ma fille, m'a offert des billets pour assister à la générale d'Elektra de l'Opéra de Montréal: oeuvre d'un seul acte mais un acte intense, rempli de tension et d'émotions galvanisées par des voix énergiques et une orchestration aussi riche que puissante sous la direction de Yannick Nézet-Séguin qui sait, avec complicité, tirer le maximum des chanteurs et de l'Orchestre Métropolitain. D'une énergie pure pendant 1h.40, cet opéra nous envoute du début à la fin qu'on soit amateur ou non d'opéra!
Composé par Richard Strauss, cette tragédie a été créée en 1909 et outre la version concert qu'en a proposée l'Orchestre symphonique de Montréal en 2001, l'oeuvre de Strauss n'a pas été vue ici depuis que l'Opéra de Vienne l'a présentée pendant Expo 67. Si Elektra n'est pas monté plus souvent, c'est parce que, selon Nézet-Séguin, cet opéra exige des voix rares où les chanteurs doivent se donner à la limite de leurs possibilités. Et c'est exactement ce que j'ai pu entendre, des voix électrisantes! Entre autres, celles de Lise Lindstrom (Électre), Nicola Beller Carbone et Alan Held, personnifiant Chrysothémis et Orestre, soeur et frère d'Électre.
Crédit: Yves Renaud
Crédit: Yves Renaud
L'argument se résume autour d'Elektra ou Électre, fille du roi Agamemnon, désemparée par la mort de son père, assassiné par sa femme et son amant, cherche à le venger, en sollicitant l'aide de sa soeur puis de son frère Orestre qui se fera complice de son désir. Outre la musique et le jeu des chanteurs, cet opéra accapare notre attention par son décor grandiose, c'est-à-dire une sculpture gigantesque de 7,5 mètres d'Agamemnon accroupi qui prend une bonne part de la place sur scène. Cette sculpture qui pivote et qui nous permet de la saisir sur plusieurs angles est la création du sculpteur et scénographe Victor Ochoa qui a su conférer à Agamemnon un aspect à la fois dramatique et humain. Tout le jeu tourne autour d'Agamemnon, sujet principal tout au long de l'opéra sans qu'il n'apparaisse jamais mais en étant toujours là! L'idée de créer cette sculpture pour Elektra appartient à Michel Beaulac, directeur artistique de l'Opéra de Montréal et la mise en scène est signée par Alain Gauthier.
Crédit: Yves Renaud
Il ne serait pas surprenant que cette production voyage et soit présentée dans différentes villes. Que vous soyez amateur ou non d'opéra, je vous recommande fortement ce spectacle qui est présenté à la salle Wilfrid Pelletier de la Place des Arts, les 21, 24, 26 et 28 novembre.