Hommage à notre beau coin de pays et à l'épuisement professionnel.
Je viens de passer les quelques derniers jours avec une amie dans le coin des Éboulements et de Baie-Saint-Paul.
Tout ce que je voulais en partant, c'était d'être sur le bord du fleuve et boire du café. Manger des croissants peut-être aussi. Mais c'est tout. Aucun plan, aucune attente. Juste du fleuve et du café. Je me répétais ça comme un mantra les journées précédant mon départ, pour aider le temps à passer et les tâches à se faire. Fleuve et café.
Mais je crois que ces deux mots résumaient également ce que j'avais vraiment besoin : du repos et de la tranquillité d'esprit. Juste pouvoir décrocher de ma liste de choses à faire de vie pour deux minutes. Que tout ce qui concerne le travail, mon sous-sol en construction, mon bébé à naître et mon couple aillent se cacher dans un coin de mon cerveau. Jusqu'au retour à la réalité. Jusqu'à ce que je n'ai plus le fleuve devant les yeux.
J'ai toujours aimé l'eau. Je trouve ça rassurant. Le bruit, apaisant ou indompté. Les vagues, sauvages ou dormeuses. Je m'y sens immédiatement bien, sur mon bord de l'eau. Je dois tenir ça de mon enfance. J'ai grandi 50% dans l'Est et 50% dans l'Ouest. D'une pointe de l'île à l'autre. D'un bout d'eau à l'autre. De la Promenade Bellerive au Lac Saint-Louis.
J'irai donc me réfugier sur la grève, probablement un peu froide à ce temps-ci de l'année. Dans une ville touristique qui prend une pause bien méritée, entre l'effervescence de l'été et le bouillonnement du temps des fêtes. Où la majorité des commerces sont fermés et où on n'a pas le choix d'être ramené à l'essentiel.
Le fleuve et le café.
Parce que cette boisson chaude est nécessaire pour affronter les prochains mois. Que ce soit le vent, le froid ou la neige, qui fera bientôt son apparition pas si attendue. Mais tous ces éléments ne sont pas assez pour repousser l'appel du fleuve. Qui se fait entendre de plus en plus fort. Comme un bruit de tambour qui résonne jusque dans le fin fond du coeur.
Je partais quelques jours pour vider ma tête. Peut-être pleurer un peu du trop-plein qui s'accumule. Je voulais passer du bon temps avec une amie avec qui je ne suis jamais partie en voyage en duo. Et errer avec elle selon notre humeur, sans trop penser, mais en profitant beaucoup.
J'ai répondu à l'appel.
Maintenant que je suis de retour entre mes quatre murs, devant mon ordinateur à rédiger ce texte, comment est-ce que je me sens? Plus sereine? Ou jeter dans une réalité qui a continué sans moi, alors que je prenais le traversier vers l'Isle aux coudes?
Est-ce à moi d'appeler le fleuve à mon secours? Au moins, il me reste le café et les croissants.