Comme la vie semble bien plus heureuse quand notre esprit part papillonner à travers notre imaginaire jusqu’à visualiser notre rêve futur dans les moindres détails, les papillons dans le ventre, le sourire aux lèvres et les larmes aux yeux.
Donner la parole aux femmes, tel est mon rêve ! Libérer les mots, libérer les émotions, libérer les traumatismes, libérer les tabous, libérer les mémoires transgénérationnelles, libérer la culpabilité. Tel est mon rêve. Me battre pour donner le droit aux femmes de s’exprimer sur leurs expériences de vie, qu’elles soient bonnes ou mauvaises, tel est mon souhait, tel est mon rêve et je ferais tout pour le réaliser.
J’ai toujours admiré toutes ces femmes qui ont mené un bien grand nombre de combats pour toutes les autres femmes, pour leur donner davantage de droits, leur donner davantage de pouvoir et leur donner davantage de liberté.
Depuis quelques temps, j’ai constaté qu’il y a, parfois, comme une sorte de silence gênant qui intervient lorsque l’on aborde le sujet de la grossesse jusqu'à l’après accouchement. Une sorte de frontière, un mur infranchissable qui sépare deux camps adverses qui se jaugent de loin tels des animaux en pleine chasse. Entre celles qui ont vécu cette expérience et celles qui ne l’ont pas vécue, il y a une sorte d’arrêt sur image, qui semble se figer comme suspendu dans le temps, comme pour dire qu’il ne faut surtout rien dire.
Mais que fait-on des femmes qui veulent savoir, et qui ne savent pas, qui aimeraient pouvoir se préparer au mieux à accueillir leur futur petit être merveilleux ? Je me revois un jour tenter de poser cette question : « Alors, c’était comment ton accouchement ?», avec une grimace se dessinant sur mon visage, tellement grosse, que des rides se formaient sur mon front. Cette grimace voulant dire « Alors, était-ce vraiment la pire torture qui puisse exister ? Vas-y, je peux encaisser ! Dis-moi la vérité ! ».
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Alors, je me demande à présent, pourquoi dans l’inconscient collectif, ce sujet est un sujet dont on évite de discuter ? Il y a si peu de femmes qui témoignent de leur accouchement, et de ce qui se passe après, que pour les femmes qui n’ont pas encore vécu cette expérience, c’est la voie à tout sorte de scénarios qui viennent scruter leur esprit, tous plus terribles les uns que les autres. Et si le fait d’en parler entre nous rendait l’expérience à venir moins flippante, plus rassurante, plus « normale » pour les futures mères ?
Alors levons-nous, exprimons-nous, libérons la parole, brisons le silence, soyons de cette génération qui renverse les tabous et qui ose dire la vérité, qu’elle soit bonne ou mauvaise.
Autorisons les femmes à mettre en lumière leurs ressentis : oui, tu as le droit de ne pas tout de suite être super à l’aise dans ton rôle de maman ; oui tu as le droit d’avoir détesté de voir ton corps se transformer et ne pas redevenir tout de suite tel qu’il était avant la grossesse ; oui tu as le droit de dire si oui ou non tu souhaites allaiter sans te sentir jugée par ton entourage ou le corps médical ; oui tu as le droit de te sentir frustrée sexuellement, car ta libido n’est plus la même qu’auparavant ; oui tu as le droit d’être agacée, car tu n’as plus autant de temps pour toi qu’avant et que ton temps libre est exclusivement destiné à ton enfant ; oui tu as le droit de partager ton vécu en tant que mère, sans que ça remette en cause l’amour que tu ressens pour ton enfant.
On parle de l’accouchement, comme de l’un des « plus beau jour de notre vie », et cette expression fait rêver grand nombre d’entre nous !
Et si en réalité ce n’était pas systématiquement le cas ? Vergetures, couches jetables, abstinence, peau du ventre distendue, déséquilibres hormonaux, dépression postpartum… Des mots qui viennent chambouler le quotidien d’une mère à l’arrivée d’un enfant. Ces expériences qui ponctuent la vie d’une femme sont propres à chacune, et pourraient se vivre de manière plus équilibrée et sereine si les femmes étaient préparées à ce qui les attendent réellement. Alors, donnons la parole aux femmes.