L’une des choses qui me donne de la misère dans la vie, c’est dire non. J’y travaille et je m’améliore tranquillement. Toutefois, quand je dis non à quelqu’un, je ne m’en sors généralement pas si facilement. S’en suit un « pourquoi? » auquel je ne peux apparemment pas répondre un simple « parce que ». Ça peut marcher avec les enfants, mais les adultes exigent une réponse plus élaborée. Et c’est là que ça se corse.
Ceux qui insistent
Dernièrement, je soupais au resto avec des amies, et l’une d’elles – avec les meilleures intentions du monde – nous invitait for-te-ment à participer à une activité qui ne m’intéresse pas et ne m’a jamais intéressée. La raison pour laquelle je ne veux pas y aller est personnelle et ce n’était pas le moment, lors d’un souper avec des amies et leurs amies, de m’ouvrir à ce sujet.
Dès qu’on a un empêchement (désolée, j’avais déjà une sortie ce jour-là…), ça passe, c’est pardonné/pardonnable. Mais un simple « non merci, je vais passer mon tour », ça ne fonctionne pas toujours! Pourtant, ça ne devrait pas. Avoue que tu as rarement reçu un simple okay disant non à quelque chose!
Je suis coupable
Je ne m’exclus pas du lot : moi aussi je veux une raison, je veux savoir pourquoi tu ne veux pas venir à mon événement, qu’est-ce qui peut bien t’empêcher, quelle montagne on peut déplacer pour que tu sois des nôtres… Et ce n’est pas correct d’exiger des explications et de faire culpabiliser les gens parce qu’ils n’acceptent pas notre demande. On devrait pouvoir se contenter d’un simple non, comme quand nos parents nous disaient NON c’est NON! Et que ça finissait là.
Par curiosité, j’ai fait une recherche où j’ai simplement tapé « dire non ». Avec 778 millions de résultats, je confirme que c’est un sujet qui touche pas mal de monde et qui pose problème. (En passant, la recherche en anglais récolte plus de 2 milliards de résultats. Je dis ça de même.)
Le dernier, stage pour apprendre à dire non, m’a particulièrement fait sourire. Mais c’est à se demander dans quel genre de société on vit pour que le refus soit si mal vu. Pourquoi on devrait répondre oui à tout, alors qu’on est loin de se faire répondre oui à toutes nos demandes? Allô le retour du balancier?
Le plus dérangeant, c’est la première suggestion dans les résultats : savoir dire non sans culpabiliser. Je suis la première à en être victime, je me sens mal quand je dis non à quelqu’un. Comme si on était forcé de faire ce dont on n’a pas envie quand on a le choix. Comme si notre bien-être et nos goûts devaient toujours passer en deuxième. Je crois qu’on a déjà assez de responsabilités et de « choses plates » sur nos listes sans rajouter des désagréments supplémentaires… non?
Source image : Google
Une multitude de suggestions au problème
Parmi les « déclinaisons » de résultats à ma recherche, voici ce qui est apparu en premier :
- Apprendre à dire non : découvrez ces astuces pour vous libérer de la peur
- Comment savoir dire NON : 3 techniques infaillibles
- Savoir dire non sans fâcher l’autre
- Apprendre à dire non sans se justifier ni culpabiliser
- Savoir dire non : la formule magique de l’affirmation personnelle
- La nécessité d’apprendre à dire non
- Comment dire non avec élégance
- Ne pas savoir dire non : psychologie (à travailler en urgence)
- Comment dire non sans en avoir l’air
Et ça se poursuit. Et les raisons de notre inconfort à dire non déferlent ensuite : notre éducation, notre faible estime personnelle, la peur (de blesser, de déplaire, du conflit, de passer pour égoïste)… S’en suit une panoplie de conseils pour apprendre à dire non. C’est impressionnant. Et aussi décourageant.
Un peu d’empathie?
Si on était tous plus respectueux des décisions des autres – et peut-être moins curieux des raisons qui les motivent – est-ce qu’on leur exigerait toujours des explications? Toi, peux-tu dire non sans culpabiliser, sans te justifier et sans subir un interrogatoire? Arrives-tu à te contenter d’un simple non quand c’est toi qui fais la demande? Je reprends cette formule très clichée, mais quand même vraie : toujours dire oui aux autres revient à se dire non à soi. C’est quétaine, mais quand même pas faux… Allons, retrouvons notre terrible two et osons dire non sans remords et sans retenue.