Je suis devenue mère il y a un an. J’ai bien souvent songé à cet instant, fabulant le moment où je tiendrai mon bébé dans mes bras, idéalisant les parents que nous allions devenir, rêvant d’un accouchement idéal.

La réalité de la vie est rapidement venue me mettre une claque au visage ! Poche des eaux fissurée en 5 secondes, 30 heures de travail épuisant, la douleur des contractions toutes les deux minutes, 2 péridurales inefficaces et une césarienne express de 30 minutes.

En une fraction de seconde, mon enfant est né.

Entendre son premier cri est le moment le plus merveilleux que j’ai vécu dans ma vie. Une infirmière l’a approché de mon visage et j’ai pu le contempler durant 10 secondes. Mon corps n’était plus. Mon ventre était déchiré. Mon esprit s’égarait. Au même instant, j’ai regardé mon fils être emmené rapidement pour être pris en charge par l’équipe médicale.

Alors que pendant ces neuf mois, j’avais partagé mon corps avec mon bébé de manière fusionnelle, je me retrouvais subitement seule en salle de réveil.

Personne ne vous prépare au flot d’émotions intenses que l’on va ressentir à la naissance de notre enfant. Personne ne vous dit que vous aurez le sentiment de vous être fait rouler dessus par un camion de 3,5 tonnes. Personne ne vous rassure concernant le sentiment d’impuissance que vous allez ressentir face à ce petit être si vulnérable. Personne ne vous prépare non plus à vivre la plus belle histoire d’amour de votre vie !

Un baby-blues inévitable passant par-là (coucou toi !), j’ai passé mes premiers jours en tant que mère à pleurer de peur, de fatigue et de douleur.

J’ai découvert le vrai sens du mot dévotion. Je me suis efforcée d’accompagner au mieux les premiers mois de la vie de mon bébé. Mon envie de bien faire d’un côté, narguée par ma maladresse de l’autre côté, j’ai avancé au jour le jour dans cette grande aventure de la vie. Tout en m’oubliant petit à petit par peur de ne pas être à la hauteur de cet être que j’aime infiniment.

Mais peut-on vraiment donner le meilleur de soi à ceux que l’on aime, si l’on oublie de se donner un peu d’amour, de temps et de bienveillance ?

Par amour de la femme que je suis, j’ai réappris à lâcher prise et à prendre du temps pour moi. Je me suis libérée du temps pour les choses de la vie qui me font vibrer : nager à en avoir le souffle coupé, libérer mes émotions par l’écriture, rigoler autour d’un verre avec des copines, être émue aux larmes au cinéma, plonger dans un bouquin qui me transporte, partager de bons repas en famille.

Devenir mère, c’est une sacrée tempête dans une vie, qu’on se le dise !

Mais qu’elle est belle, qu’elle est fougueuse et qu’elle est merveilleuse cette tempête. Une de celles qui nous changent, qui nous transportent et nous font devenir la meilleure version de nous-mêmes. Une tempête que je suis tellement heureuse d’avoir laissé entrer dans ma vie parce qu’elle m’a fait grandir.

Image de couverture de Zach Lucero
Accueil