Depuis toute petite je rêve d’être maman, d’avoir ma famille.

Prendre soin d’un mini humain et l’accompagner dans son épanouissement. Célibataire jusqu’à 24 ans, je m’étais jurée que je serais mère un jour, seule ou en couple. J’ai eu la chance de rencontrer mon copain à 23 ans et de penser à construire notre famille ensemble, à deux. Ce rêve que j’avais n’a pas été si facile à réaliser. Ça aura pris un cheminement de six ans et beaucoup de discussions houleuses avec les médecins.

Voici un résumé de l’histoire : 

2016 : Diagnostic de cancer du sein hormonodépendant ; J'avais 23 ans

2017 : Fin des traitements, début d’un médicament qui me met en ménopause. Il est donc impossible de tomber enceinte avec ce médicament, mais me protège du risque de récidive. Rencontre avec mon amoureux ; 24 ans

Avril 2017 : Dernière rencontre avec l’oncologue. Il mentionne qu’il sera fort probablement impossible pour moi d’avoir un jour des enfants, vu mon type de cancer, et que je dois prendre mon médicament durant 10 ans ; 25 ans

2018 : Recherche sur l’adoption et les mères porteuses et poursuite de la prise du médicament ; 25 ans

2019 : De nouvelles études sortent! Il serait possible d’être enceinte après un cancer hormonodépendant sans trop de risques. Les médecins sont toutefois contre l’idée. Poursuite du de la prise du médicament ; 26 ans

2020 : Discussion avec l'oncologue concernant ma volonté d'arrêter le médicament et d’éventuellement tomber enceinte. Les médecins n’approuvent pas, malgré les études encourageantes, mais acceptent la décision ; 27 ans

Janvier 2021 : Arrêt du médicament, 3 mois avant l'essai de conception ; 28 ans

Mai 2021 : Test de grossesse positif ; 28 ans

2022 : Je serai maman d’une petite fille ; 29 ans

J’avais écrit un article pour Le Cahier en 2016 suite à mon diagnostic.

Le titre de l’article : 2017, j’ai peur de toi.

Maintenant j’ai envie d’écrire : 2022, j’ai si hâte de te voir.

J’en avais écrit un autre, en 2019, alors que j’avais peur d’une rechute ; Le monstre et les soldats à blouse blanche.

J'y avais écrit ces deux phrases :

«Chaque six mois, j’ai peur et j’angoisse à l’idée de devoir à nouveau prêter mon corps.»  «Il y a deux ans, un monstre a établi sa maison chez moi, sans ma permission.»

Deux ans plus tard, je suis heureuse que ma cocotte ait choisi mon corps pour y établir sa maison. Je lui prête l’endroit avec plaisir. Bref, je le sais et j'en suis pleinement consciente, je suis l’histoire où tout est bien qui finit bien. Ce n’est pas le cas pour tous. Mais, ça fait du bien, parfois, de partager le positif. Qui sait, j’écrirai peut-être une dernière fois pour Le Cahier en avril 2022, alors que je serai en rémission officiellement après cinq ans!

Pourquoi partager et écrire sur mon histoire (encore)?

C'est tout simple. Pour donner espoir à celles qui vivent une situation similaire et qui ont besoin de voir du positif. Pour mentionner que c’est votre vie, vos décisions, votre santé! Informez-vous et plaidez pour vous-même devant le médecin. Je le fais aussi pour dire à celles pour qui le projet d’être enceinte apporte présentement plus de larmes que de sourires, que je pense à elles et que je leur souhaite un dénouement heureux. 

Source de l'image de couverture : Unsplash
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