Des fois, faut se perdre bien loin pour se (et LE) trouver

J’ai decidé de vous partager l’histoire de ma rencontre avec mon chum/mari et du même coup père de mes fillettes, parce que chaque fois que j’en parle, les réactions sont généralement ‘’ohhh... ahhh... c’est donc bin spécial çaaaaa’’ et que ça peut peut-être vous inspirer à une quête profonde pour vous retrouver personnellement.

J’ai toujours été de nature curieuse et aventurière. Je voulais voir le monde, mais j’étais en couple avec quelqu’un qui avait des ambitions à l’opposé de moi. Une bonne personne, dans le fond, mais un moment donné j’ai bien dû me rendre à l’évidence, c’était comme essayer de faire fitter un carré dans un rond : ça va marcher, si tu rapetisses les ambitions et dimensions du carré. Mais ce ne sera jamais ça.

Ça fait que j’ai mis fin à cette relation, non pas sans rebondissements qui impliquent des déceptions amicales et sentimentales, mais là je vous passe des bouts parce que sinon on finira jamais. C'est là que j’ai décidé de prendre un contrat de musicienne dans un hôtel de luxe, au Sultanat d’Oman (je vous le dis, ça existe pour vrai, c’est à côté de DubaÏ, mais aussi du Yémen, t’sais) pour 6 mois. Je ne connaissais pas le pays ni le band que j’allais rejoindre (mais l’un des membres était de ma ville natale et on avait des contacts communs, faut pas partir non plus sans une petite certitude de pas finir en traffic humain t’sais.) Je suis débarquée là en septembre 2008, sur la fin du ramadan, en pleine nuit à 38 degrés celcius, dans la ville de Mascate. Bold, vous dites?

J’aurais pu être choquée, dépaysée par les gens en habits traditionnels, les femmes voilées, (pas toutes) la chaleur, la culture à l’opposé total de ma Côte-Nord natale… mais non. C’était tout ce que j’avais toujours voulu. En avoir plein la vue, les oreilles, l’odorat, les papilles. Parler avec des gens de partout, venus travailler ou en vacances, manger de nouveaux trucs, boire des limonades à la menthe, dormir dans le désert à la belle étoile. C’est là que je l’ai trouvé : la fille que j’étais. Depuis toujours, dans le fond, mais asphyxiée par ce que les autres voulaient que je sois, par peur de déplaire, par la déception de chercher sans trouver. Et puis, juste après, je l’ai trouvé LUI.

Il était aussi était loin de chez lui. Un petit blond de Longueuil débarquant à Oman pour travailler sur un projet de voiliers du Sultan après 31 jours en mer pour livrer le bateau qui arrivait de l’Angleterre. Encore là, je vous passe des bouts, comme il n’était pas libre et que ce ne fut donc pas instantané et simple comme début de relation, mais c’était clair que c’était ça.

Aujourd’hui on a deux fillettes. En 9 ans, 4 déménagements internationaux et 2 enfants, je vous mentirais si je vous disais que tout est un long fleuve tranquille et que nous n’avons jamais eu de mauvais moments, mais pour vrai, on est une bonne et solide équipe. Des fois c’est difficile, mais y’a pas de doutes, c’est avec lui que je veux braver les tempêtes.

Comme quoi des fois, faut se perdre bien loin pour se trouver, et ultimement, pour LE trouver.