L’enfance, c’est cette émouvante naïveté. C’est la ferme croyance qu’une petite fée se glisse sous notre oreiller lorsqu’on a le sourire tout troué et que la lune nous prend en filature lors de balades en voiture nocturnes. L’enfance, c’est se représenter le monde à coups de craie sur le trottoir, de bonhommes allumettes dessinés aux crayons de cire et de rayons de soleil en coin de feuille.
Hommage à cette période de bouleversante fraîcheur et d’insouciance absolue, dont on a encore tellement à apprendre :
Ode à la jeunesse, à cet âge d'émerveillement qui ne connaît pas les limites et l'indifférence de la vie. Ode à ces âmes neuves, vierges du contact sans pitié de la vie, qui ont encore la chance d’ignorer tout des grands chagrins, de l'ère des responsabilités et des choses sérieuses. Te rappelles-tu, du haut de tes huit ans, les coudes écorchés et les genoux pleins d'ecchymoses, le sentiment que rien ne pouvait être rafistolé par une limonade sucrée ou une chasse aux lucioles?
Ode à ces gamines-fées, aux gamins-lutins, aux enfants-soleils qui sourient et qui aiment fort, grand, vrai. Du genre qui fait peur aux adultes parce que ça ressemble à des feux d'artifice.
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Ode à ces coloriés, comme les appelle Alexandre Jardin, qui jouent et chahutent et n'ont que faire de la retenue. Comment ne pas être attendris devant ces âmes arc-en-ciel qui détiennent la véhémence, la fougue qui ne manque jamais de tiédir chez les adultes?
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Te souviens-tu quand la partie la plus excitante de ta journée était la récréation et l’occasion de jouer à la corde à danser?
Ode aux enfants-loups qui en redemandent toujours plus, qui se pourlèchent les babines sur la saveur exquise du grand terrain de jeu qu'est la vie. Je lève mon chapeau à cette meute qui a encore l'audace de rêver et d'y croire fervemment. Au fond de ta mémoire, peux-tu encore effleurer du bout des doigts la partie de toi qui était sincèrement convaincue de devenir astronaute, chanteuse, médecin?
Ode à ces êtres sincères qui croient que le bonheur n'est rien de plus qu'un petit sac de bonbons surets achetés au dépanneur, une marelle tracée à la craie dans la cour d'école et une séance de lecture au milieu d'une cabane de draps. Ode à ces êtres, car ils ont raison.
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On ne sait pas exactement quand le changement s’opère, quand nous oublions soudainement de se construire des igloos l’hiver, des châteaux de sable l’été; quand nous troquons tous inévitablement nos âmes arc-en-ciel pour devenir beiges. Peut-être quand la conviction que rien n’est éphémère nous quitte. Peut-être quand la vie cesse étrangement d’être simple, magique.
J’espère pourtant qu’il reste toujours, tapi quelque part en nous, un petit être espiègle, pur, candide, innocent.
Oui, pourvu qu'il reste une part d'enfant en chacun de nous.