Si vous ne connaissez pas encore l’autrice Mélissa Perron, je vous promets que vous serez chamboulés par son écriture, son talent et sa sensibilité.
C’est à l’été 2021 que j’ai d’abord lu son second roman, Belle comme le fleuve, sans savoir que c’était une suite. Coup de foudre littéraire. J’ai été profondément touchée par le personnage de Fabienne, cette femme douce, libre et sauvage à la fois, qui réapprend à vivre avec elle-même, pouvant dorénavant mettre un nom sur ce qu’elle est, autiste. J’ai été emportée par l’histoire, par Fabienne, par sa fougue et sa sensibilité. Et par l’écriture de l’autrice, elle-même ayant eu un diagnostic d’autiste à haut niveau de fonctionnement il y a quelques années.
C’est un an plus tard, l’été 2022, que j’ai lu Au gré des perséides.
Avec ce troisième et dernier opus de la trilogie, on replonge dans la vie de Fabienne, trois ans après l’avoir laissé dans son duplex au bord du fleuve. Première page, à peine quelques mots, on la retrouve comme si on l’avait quittée la veille. Elle est attachante cette Fabienne. On l’aime comme une amie de longue date, qu’on ne voit pas souvent, mais qu’on espère dans notre vie pour encore longtemps. J’ai réalisé rapidement que je m’étais ennuyée d’elle après ma lecture de Belle comme le fleuve, un an plus tôt. Je me souviens même de m’être dit, à l’époque, que j’aimerais savoir ce qu’elle deviendrait. Et pourtant je ne savais pas qu’une suite se préparait. Dans cette suite et fin, Fabienne a emménagé dans le bas du fleuve, elle y vit avec son amoureux et occupe un emploi qu’elle adore. Mais, la vie n’étant pas un long fleuve tranquille, quelque chose la gruge.
J’ai dévoré ce 3e tome en deux soirs. Il m’a chamboulée, m’a touchée droit au cœur.
Ce n’est que quelques mois plus tard, à l’automne 2022, que j’ai réalisé qu’il y avait en fait un début à l’histoire de Fabienne, un premier tome, Promets-moi un printemps, que j’allais finalement lire en troisième. Vous me suivez?
C’est en fait dans ce premier roman que l’on découvre Fabienne pour la première fois. Elle a 30 ans et tout pour être heureuse. Mais voilà que la dépression frappe. On apprend ainsi à la connaître alors qu’elle n’est pas parfaitement elle-même. On chemine avec elle à travers son mal être et sa souffrance, mais on reste constamment dans un univers lumineux, empreint de légèreté et de promesses.
Dans Promets-moi un printemps, Mélissa Perron touche avec sensibilité et sans tabou au thème de la dépression. Dans Belle comme le fleuve, elle aborde avec délicatesse et vérité celui de l’autisme. Et dans Au gré des perséides, c’est un sujet tout aussi fragile, celui de la mort, qu’elle traite avec douceur.
Pourquoi est-ce que je vous parle de Mélissa Perron aujourd’hui? Parce que je viens de terminer son quatrième roman, sorti il y a quelques semaines à peine.
On a quitté Fabienne. On est ailleurs.
On découvre Will, sa vie de poqué, son milieu difficile, sa mort. Ou plutôt, son expérience de mort imminente. On parle de rêves, de signes que les défunts envoient aux vivants, de vie après la mort. Mais ce n’est ni obscur ni ésotérique. Encore une fois, l’écriture de Mélissa Perron est lumineuse, douce et vivante (même si elle parle de la mort), avec un brin d’humour. Le retour de l’oie blanche se lie d’un trait, on le termine en quelques heures en espérant qu’il y aura une suite.
S’il te plaît, Mélissa, donne-nous une suite.
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Image de couverture de Jonas Jacobsson