Confinement: de l'angoisse à la gratitude

Je suis pigiste depuis près de quatre ans. Il y a quelques semaines, quand mon client principal m’a téléphoné pour m’annoncer qu’étant donné la situation actuelle, il devait mettre fin à mon contrat pour une durée indéterminée, j’ai littéralement paniqué. Il faut dire que je viens tout juste de m’acheter une maison avec mon copain et qu’on déménage dans moins de deux mois. Alors étant travailleure autonome, disons que j’ai eu une pas pire crainte en ce qui concerne ma santé financière.

Bon, on sait que depuis ce temps, le gouvernement a mis en place plusieurs mesures pour venir en aide aux gens dans le besoin. Je fais donc partie des chanceux.ses qui peuvent bénéficier de la prestation canadienne d’urgence. Un stress de moins.

Mais un autre truc majeur me préoccupait. Qu’allais-je faire pour occuper mes journées? Ce qu’il faut savoir, c’est que dans la vie, je ne suis pas quelqu’un qui peut ne RIEN faire. J’aime bouger, être constamment dans l’action. Autre élément non négligeable: j’ai besoin de me sentir valorisée aussi. Alors si ce n’est pas par le travail, comment allais-je l’être?

Suite à l’annonce de mon client, j’ai dû prendre quelques heures pour accuser le choc et retomber sur mes pattes. J’avais donc deux choix : me mettre en boule et pleurer jusqu’à ce que tout ceci se termine, ou me mettre en mode solution. Je n’aime pas m’emmerder? Alors j’allais m’arranger pour me tenir occupée. Et tant qu’à y être, j’allais profiter de ce temps qui m’était offert pour accomplir tout ce dont j’avais rêvé dans les dernières années.

J’ai donc fait ma liste. Wow, j’en avais des choses à accomplir! Yoga, méditation, entraînement, formations de toute sorte, livre de recettes, rédaction d’articles de blogue (allô!), grand ménage, magasinage de meubles et d’électros pour la nouvelle maison, lecture, développement personnel, etc.

Donc depuis maintenant un mois, chaque jour, je prends du temps pour passer à travers ma liste. Pour faire ce que j’aime. Selon mon humeur, à mon rythme. Mais surtout, chaque jour, je prends beaucoup du temps pour MOI. Et ça, ça n’a pas de prix.

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Je tiens par contre à souligner quelque chose d’important: j’ai conscience d’être très privilégiée de pouvoir vivre cette situation de cette façon-là. J’habite dans un magnifique chalet avec une superbe vue sur un lac, j’ai un bois à proximité où je peux aller me balader avec mon chien et j’ai ma famille avec moi. En plus, n’ayant pas d’enfants à m'occuper (mis à part mon fiston canin bien sûr), je suis libre de mon temps. Je sais que beaucoup de gens n’ont pas ma chance et vivent un stress énorme présentement.

Mais je pense que lorsqu’on vit une situation difficile, il y a toujours deux façons de voir les choses. On peut broyer du noir indéfiniment ou tenter du mieux qu’on peut de ressortir le positif là-dedans. Parce que du positif, même s’il y en a pas beaucoup, il y a en toujours quand même.

De mon côté, j’ai choisi de transformer cette situation en opportunité de grandir et de m’accomplir. Un jour, on ne sait pas quand encore, on retrouvera un semblant de normalité. Et à ce moment-là, je serai une autre femme. Mieux dans sa peau, sûrement. Mais mieux dans sa tête aussi.

Alors mon sentiment présentement? Gratitude x 1000.