En arrivant sur le marché du travail, je me suis rendu compte qu’il y avait plusieurs écoles de pensée au sein du lieu que nous fréquentons presque 40 à 45 heures par semaine. Certains se préparent mentalement en se disant que c’est important, qu'ils doivent être sérieux et qu’ils ne sont pas là pour plaire à quiconque, mais bien pour effectuer une prestation. Certains voient le travail comme une compétition, parfois même à s’en rendre malade. Les gens de la dernière catégorie, celle à laquelle je m'identifie, espèrent trouver un milieu qui leur permettra de se sentir bien, comme si ce lieu était leur deuxième maison.
J’avoue avoir essayé plusieurs emplois pour la simple et bonne raison que, pour moi, le respect est de mise. J’ai besoin d’être bien dans mon travail, sachant que je peux y passer plus de temps que dans ma propre maison. Je veux réussir à me voir y rester longtemps, parce que je m'y sens bien et que je suis heureuse d’aller y travailler. J’ai besoin d’un milieu cohérent et clair dans lequel la communication est mise de l’avant. Ce sont des critères importants pour moi, voire non négociables. Je sais que certains me diront « ouf, bonne chance! ». Malgré tout, j’ai espoir.
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Je me suis promenée de place en place et j’ai trouvé chaussure à mon pied. Présentement, je n'arriverais pas à dire un mot contre ma direction : c’est une perle et j’ai une équipe de feu. On se soutient, on s'écoute et on s'encourage. Drôle à dire, mais, en intervention, le fait d’avoir une équipe soudée et confiante, ça fait toute la différence. Les jeunes s’essaient moins, parce qu'ils savent qu’on se parle, qu’on est constant et cohérent. Je ne suis pas trop rêveuse, je sais que je suis chanceuse et que c’est loin d’être comme cela partout. J’ai quitté un contrat pour prendre soin de ma santé mentale, tellement ce n’était pas sain et normal. Un vrai climat toxique. Voici quelques pistes pour t'aider à reconnaître un climat de travail toxique.
1. Tu es stressé.e dans ton char en te rendant au travail :
Moi, dès que je déposais mes filles à la garderie et que je devais me rendre là-bas, j’étais stressée. J’avais un motton dans le ventre, car j'ignorais comment j’allais vivre ça. C’était rendu que je mettais en place des moyens pour gérer mon stress dans mon auto avant d’aller au travail. J’avais besoin de ma musique et de mon thé. Dès que je déposais le pied dans le stationnement, quelques bonnes respirations étaient nécessaires.
2. Tu ne te sens pas en sécurité :
Comme mentionné plus haut, je travaille en intervention. Des situations de crise, on en vit tous les jours malheureusement. Cependant, je n’avais jamais vécu autant de situations de violence en si peu de temps. Aussi, je me sentais agressée verbalement par certaines personnes, par leur ton et leurs menaces de si je ne fais pas ça, il va arriver cela. Je me sentais toujours sous pression. Je sentais que, même si je verbalisais avoir peur pour ma sécurité, c’était banalisé.
3. Tu as l’impression que tu dois faire attention à ce que tu dis et à comment tu le dis :
Parfois, je me sentais comme dans un vieux film dans lequel on me disait : « Vous avez droit de garder le silence. Tout ce que vous direz pourrait être retenu contre vous. » J’étais stressée d’écrire ou de dire la mauvaise chose. Difficile de dire son opinion quand on sait que cela va jouer contre soi par la suite.
4. Tu n’as plus confiance en ton patron :
Pour moi, dans chaque relation, la confiance est importante. Si tu entends ton patron dénigrer les autres membres de ton équipe, pose-toi la question, car, la prochaine fois, ça pourrait être toi.
5. Tu sens que ta santé mentale va prendre des marches hors de ton cerveau :
Par moment, je me sentais devenir hystérique intérieurement. Je ne voulais pas crier, ni être anxieuse, je ne voulais pas montrer que la personne me dérangeait à ce point-là, alors je me contenais tellement que le soir venu, ouf, déversement.
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J'ai enduré tous ces éléments pendant trois mois. J’ai dû m'arrêter par la suite parce que je n’avais plus le souffle disponible pour tenir debout. J’ai toujours dit en intervention: « Ma couleur, c’est la chose la plus importante, ma façon à moi d’approprier l’intervention adéquate. » Quand j’ai senti que je perdais ça et que je faisais du travail à la chaîne, j’ai décidé de me retirer. Il y a aussi le fait que, après tout, c’est juste un travail. Je me mettais tellement de pression pour atteindre une stabilité d'emploi, mais, une fois qu’on a tout essayé, oser changer peut être la meilleure solution pour soi. Le respect et de bonnes conditions de travail avant tout! 😊