J’ai reçu le diagnostic de la maladie cœliaque il y a quelques semaines à peine. D’ailleurs, tu peux aller lire mon article sur le sujet juste ici.
Déjà que je dois composer avec le deuil conséquent à ce diagnostic, je suis bombardée de rappels et de tentations avec l’approche imminente des Fêtes. Enwaille par là les saucisses cocktails, les potages, les raclettes, le pâté, la bûche, les trempettes et autres que je ne pourrai pas manger avec mes proches…
Dans ma série d’articles sur la maladie cœliaque, j’ai pensé écrire un article sur Comment recevoir un cœliaque durant les Fêtes, l’article étant rédigé par une nouvellement cœliaque toujours à l’étape du choc dans mon processus de deuil (ceci représentant donc un avertissement sur la suite ;) ).
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Truc #1 – Se renseigner
Vous connaissez un peu la maladie cœliaque ou même, beaucoup? Tant mieux, c’est une bonne étape de franchie! Cependant, pour rassurer le cœliaque, vaut toujours mieux discuter avec lui du menu que vous prévoyez servir pendant les Fêtes pour avoir ses commentaires et ses astuces. D’ailleurs, vous pouvez lui demander une liste des ingrédients à éviter ou des trucs pour substituer ces ingrédients dans vos recettes.
Par exemple, vous prévoyez servir un pâté? Je vous conseille d’avertir le cœliaque pour qu’il puisse apporter son propre pâté sans gluten pour qu’il puisse manger la même chose que les autres et ainsi, ne pas trop se sentir « à part ».
Vous voulez servir une salade en entrée? Le cœliaque pourra vous rappeler de le servir en premier avant d’y ajouter la vinaigrette pour servir les autres. Ainsi, le cœliaque n’aura qu’à apporter sa vinaigrette sans gluten et pourra manger la salade comme tout le monde.
Truc #2 – Ne pas trop en faire
Je sais que vous êtes plein de bonnes volontés lorsque vous dites à un cœliaque qu’il peut manger votre soupe sans s’inquiéter, ou que votre sauce est sans danger. Malheureusement, ce n’est pas si facile pour nous. Nous devons vous demander les ingrédients de votre mets (en vous demandant de regarder la boîte ou le sachet, par exemple) et vous demander si vous avez pris les précautions nécessaires pour la contamination croisée. Ce n’est pas contre vous, c’est pour notre santé.
Si un convive te propose de goûter à tel plat, un simple « non merci » ferme devrait faire l’affaire (je sais que tu n’as pas envie de passer la soirée à parler de ton diagnostic, je te feel!).
Truc #3 – Respecter les volontés du cœliaque
Dépendant où est rendu le cœliaque dans son cheminement, il aura peut-être envie de rester à l’écart et de se présenter uniquement après le repas. Il aura peut-être envie d’apporter son propre lunch pour éviter de compliquer la tâche à son hôte. Sinon, il aura peut-être envie de vous faire connaître la cuisine sans gluten. L’important dans tout ça, c’est de respecter sa volonté.
Ayant reçu le diagnostic il y a moins d’un mois, j’avoue avoir hésité entre plusieurs options. Ma première pensée était de boycotter simplement les Fêtes. Je concevais mal de devoir être confrontée à autant de nourriture alléchante que je ne pouvais plus consommer du jour au lendemain. Pour être complètement honnête, ça me fendait le cœur. Ensuite, je me suis rappelée que je n’avais pas une famille très nombreuse et que je voulais tout de même partager ces moments avec eux. À ce moment, j’ai pensé tout simplement apporter mon propre lunch. Mais c’est alors que m’est venue la réflexion que mon « lunch à part » amplifierait mon sentiment d’isolement et de différence. Je n’étais donc pas plus avancée.
Finalement, la mère de ma meilleure amie, qui est comme une mère pour moi et chez qui je fête Noël depuis de nombreuses années, a fait le choix à ma place : elle adapterait le plus possible son menu pour que je puisse me joindre à eux ni vue, ni connue. Bien sûr que toute la famille sait déjà pour ma nouvelle condition, mais je sais que je n’aurai pas l’impression d’être différente à son souper des Fêtes, parce que je vais pouvoir manger la même dinde, la même salade (avec ma propre vinaigrette), le même gâteau (sans gluten, c’est moi qui l’apporte!), etc. Je la remercie d’avoir fait le choix à ma place, parce que je ne crois pas que j’aurais osé. Par peur de déranger, je crois. Non pas que je l’aurais dérangé elle, mais cette maladie cœliaque nous met tellement dans une catégorie à part en raison du traitement strict (retirer tout gluten de notre alimentation à vie), que je ne me sentais pas en position de demander quoi que ce soit. Dans notre société actuelle, nous prônons la différence, mais quand tu reçois ce diagnostic, la première envie qui te traverse, c’est d’être comme tout le monde…
Truc #4 – Soyez prudent
Si un cœliaque apporte, par exemple, ses propres croustilles pour grignoter en sécurité pendant la soirée avec le reste des convives, il faut être prudent. Ne mettez jamais la main dans un plat sans gluten réservé à un cœliaque, sinon ce plat risque d’être contaminé et le cœliaque ne pourra plus en manger. On peut donc prendre des bols de différentes formes ou couleurs pour bien les identifier.
Pour l’hôte, il faut toujours servir le cœliaque en premier pour éviter, encore une fois, la contamination croisée.
Truc #5 – Faire participer le cœliaque
Pourquoi ne pas proposer au cœliaque de venir vous aider à cuisiner le repas de Noël? Il se sentira ainsi plus rassuré, car il aura participé au processus et ne s’inquiétera pas de la contamination croisée tout au long de la soirée (croyez-moi, personne n’est à l’abri de la contamination croisée, même nous!).
Sinon, vous pouvez demander au cœliaque d’apporter un met pour le menu sans gluten, que ce soit un pâté de viande, un gâteau, des trempettes sans gluten, etc. De cette manière, non seulement le cœliaque pourra participer au repas, mais il pourra également faire goûter un mets sans gluten aux convives et se sentira moins isolé face à ses mets sans gluten qu’il est souvent le seul à manger, à tous les jours…