Hey l’ami, ça fait longtemps qu’on s’est pas parlé, comment ça va?
Tu as l’air de bien aller, des belles photos Instagram devant ton sapin, tu sembles filer le parfait amour en plus. Tu souris sur toutes tes photos, tu fais plein d’activités, ce que m’informe Facebook. Tu sembles avoir visité le monde, tu sembles heureux à l’approche de Noël, tu as commencé à décorer ta maison.
Ça va bien ta vie?
Tu peux me le dire à moi, si ça va ou pas, tu peux me le dire en chuchotant, tu peux me le dire dans l’oreille. Tu peux venir chez moi en plein milieu de la nuit, si ton lit te semble trop grand, mon sofa est assez petit. Tu peux m’appeler et me parler pendant des heures si tu as l’impression d’être un poids pour tout ton entourage. Tu peux me le dire à moi qu’en surface tout va bien, mais qu’au fond de toi, ça ne veut pas arrêter de tourner vite, vite et vite. Tu peux me le dire que ce n’est pas toujours facile, tu peux me le dire que malgré cette fête rassembleuse qui arrive, tu te sens seul.
À travers mes nombreux cadeaux à aller acheter dans les magasins remplis de monde, j’ai oublié de te demander l’essentiel. Comment vas-tu? As-tu besoin de quoi que ce soit? D’un câlin ou d’une promenade qui finit plus. As-tu besoin de te coucher dans la neige et regarder les nuages passer, as-tu besoin de t’arrêter et de souffler un bon coup?
Je ne comprends pas, Facebook m’a informée que tu es allé patiner pendant une heure dans le vieux-port, tu as même reçu 150 mentions « j’aime » et des commentaires qui te disaient que tu étais beau à voir aller, mais moi je sais que tu es parti, tu es parti en plein milieu de l’activité, parce que ça t’a pris au cœur, ton cœur s’est serré fort fort fort et tu as dû partir. Tu as dû partir parce que la peur et tes pensées irrationnelles ont pris le dessus. Je le sais. Tu ne nous laisses pas savoir nulle part dans tes réseaux sociaux que ça ne va pas bien. Comment je pourrais savoir que ça ne va pas? Avoir su, je t’aurais demandé comment tu allais, avoir su j’aurais pris le temps.
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Si j’avais pris le temps, j’aurais entendu ta détresse, j’aurais entendu que malgré le fait que tu étais entouré de tes 1200 amis virtuels, tu te sentais invisible. J’avais acheté ton cadeau, je comptais te l’envoyer par courrier express. Avoir su, je me serais déplacée. Ce n’est pas ma faute que tu ailles mal, que ça soit difficile pour toi. Tu as juste à te ressaisir, c’est facile reprendre le contrôle de ses pensées, décider de voir la vie positivement. J’ai la chienne, alors je m’éloigne, parce que je ne sais pas quoi faire de toi, je ne sais pas quoi te dire, j’aime mieux attendre, attendre que ça te passe.
Comment ça va, comment ça va pour vrai? Viens t’asseoir avec moi, on va parler, parce que c’est ça qui compte, que tu dises rien ou que tu me racontes ton livre au complet, un chapitre me suffira, tant que tu ne restes pas seul, et que tu saches que tu es important. Même si à Noël tout semble joyeux, tu as le droit d’aller moins bien, tu as le droit de rester couché, tu as le droit. Mais sache que je veux juste savoir, comment tu vas.