Qu’est-ce qu’ils attendent les gens qui restent à la fin du film pour regarder le générique? Ne sont-ils pas satisfaits du dénouement, en veulent-ils au scénariste, remettent-ils en question le bon sens de la fin, l’ont-ils vraiment comprise? Ils la ressassent, la regrettent puis finissent par l’accepter.
Mon histoire avec toi, c’est un peu cette fin de film que je ne comprends pas, alors je regarde sans cesse le générique pour y trouver une explication, un sens, un mot qui voudrait tout dire.
Mais je n’y trouve rien, juste un défilé de moments vécus avec toi et puis plus rien, sur une musique de fin longue et triste. La réalisatrice de ce film, c’est moi et tu en étais le personnage principal, un peu trop central peut-être. J’aurais dû laisser plus de place aux figurants.
Notre vie est ce scénario que l’on a écrit enfant avec nos rêves, nos ambitions et nos espoirs, ce scénario que l’on essaie de suivre à la lettre. En réalité, on suit rarement notre scénario, les lieux de tournage changent, certaines scènes prennent du retard, d’autres doivent se jouer plus tôt que prévu. Et les acteurs sont incontrôlables, certain finissent pas partir jouer dans un autre film, certains sont de passage et ne jouent pas le jeu et d’autres prennent une place inattendue dans le déroulement. Il faut sans cesse le remanier ce scénario, l’adapter au gré des aléas.
L’important, c’est que le résultat final soit être à la hauteur de nos attentes et ne nous laisse pas de regrets. Peu importe si on ne comprend pas toute l’histoire, le scénario peut être réécrit à l’infini, modifié à volonté, remanié jusqu’à avoir une version qui nous corresponde.
Et parfois, il y a une version deux à notre scénario. Ça peut-être un flop total, une mauvaise reprise des bons moments de la première version ou alors un succès phénoménal parce que l’histoire ne devait pas s’arrêter là. Alors qu’on ferme la porte à certains acteurs de notre vie, on laisse la porte ouverte à d’autres le temps que leur jeu d’acteur s’améliore, qu’ils comprennent leur rôle dans notre film, s’adaptent à notre scénario.
Source image: Unsplash
Oui, la vie est un film, un film que l’on vit, écrit, joue. Tout film a une fin, attendue ou inattendue, à la hauteur de nos espérances ou parfois au-delà. Ce qui est sûr, c’est que l’on est maître de notre générique de fin, on n’est pas obligé de s’assoir devant et de le contempler sans rien faire, on peut faire en sorte qu’il soit à notre image, que les acteurs qui défilent sur l’écran soient ceux qu’on ait choisi pour être dans notre scénario. On peut choisir de comprendre la fin et de l’accepter parce que c’est la nôtre.
Alors prenez votre cahier, votre stylo, écrivez votre scénario, prenez votre caméra et filmez votre vie. Mettez-y du cœur, des rebondissements, des aventures, une pincée de drame, un zeste d’incompréhension et surtout, surtout beaucoup d’amour.