La cohabitation intergénérationnelle au travail, ce n'est assurément pas qu'une histoire de boomers.
Je suis une fière millénariale de la cuvée 1990.
Il m’arrive pourtant d’être tout aussi perplexe que Denis, mon collègue de 62 ans, face à une de nos nouvelles recrues dont l’année de naissance débute par un deux.
Il n’y a pas si longtemps encore, c’était nous, la génération Y et les baby-boomers, qui étaient au cœur des conflits intergénérationnels.
Ce n’est toutefois plus la réalité d’aujourd’hui.
En tant que millénariaux, nous sommes désormais en milieu de peloton : deux générations nous précèdent (les boomers et Gen X) et pratiquement deux générations nous succèdent sur le marché du travail (Gen Z et Alpha).
Plus que jamais, ces cinq générations peuvent se heurter l’une à l’autre, en raison d’incompréhensions qui découlent de leurs différences.
Il est, malgré tout, tout à fait possible d’évoluer au sein d’une équipe multigénérationnelle avec succès !
Des stratégies simples peuvent être mises en place, afin de mieux se comprendre et de faciliter la cohabitation des générations au travail.
Chercher à comprendre les motivations de chacun
Nos valeurs, nos aspirations et la manière dont nous percevons le monde du travail sont grandement influencées par l’époque durant laquelle nous avons grandi. La génération Y (why en anglais) est à la recherche de son pourquoi ; elle a besoin de donner un sens à son travail.
L’autonomie et la collaboration sont primordiales. Pour la génération X, c’est l’équilibre vie personnelle/vie professionnelle et l’individualisme qui priment, alors que pour les boomers, la sécurité d’emploi et l’autorité symbolique l’emportent. La génération Z, elle, est née avec la fibre entrepreneuriale, mais vise tout de même une certaine stabilité et à faire parler sa conscience sociale.
En ce qui concerne la génération Alpha, nous devrons encore attendre quelques années pour mieux les cerner.
Se parler pour se comprendre
Un des plus gros obstacles à la compréhension entre les différentes générations est dû aux styles de communication. Face à face ? Par courriel ? Par téléphone ? Par SMS ? FaceTime ? Le mode de communication principal avec lequel nous avons évolué est souvent celui que nous privilégierons au travail. Ce qui convient à l’un ne convient pas nécessairement à l’autre. Il est important de diversifier les outils de communication, afin que tout le monde puisse interagir avec aisance.
L’appropriation du vocabulaire et des expressions fétiches de chaque génération est aussi un facteur clé dans l’établissement des relations ; il est impossible de bien communiquer si l’on ne se comprend pas !
Implanter le mentorat classique et le mentorat inversé
La transmission du savoir est essentielle pour toute entreprise qui cherche à assurer sa pérennité. Lorsqu’on parle de mentorat, la première image qui nous vient en tête est généralement celle d’une personne « plus vieille et expérimentée » qui montre quelque chose à une personne « plus jeune et novice ». Bien que ce type de transfert de connaissances soit essentiel, la dynamique est unidirectionnelle.
Le mentorat inversé permet d’échanger les rôles. La personne plus novice peut, à son tour, partager ses connaissances ou ses idées sur de nouvelles tendances ou technologies, par exemple, au mentor. L’interaction est donc bénéfique pour tous !
Déconstruire les préjugés
Prenez mon article, par exemple. Je dépeins des généralités, mais il ne faut pas oublier que chaque personne est unique, en dépit de la génération à laquelle elle appartient. Plusieurs boomers maîtrisent les nouvelles technologies. Les jeunes ne sont pas tous individualistes et peu motivés.
Les millénariaux ne veulent pas nécessairement tout, tout de suite. Les Gen X ne sont pas tous sceptiques face à l’autorité. Il est essentiel de prendre conscience de nos propres préjugés et de ne pas injustement catégoriser un collègue seulement en raison de son âge.
Une équipe multigénérationnelle doit être vue comme une source de richesse et non seulement comme une source de défis. Certains écarts peuvent être plus difficiles à surmonter, mais c’est en se mettant dans les bottines de l’autre que cela devient possible. Ultimement, la cohabitation intergénérationnelle au travail, c’est l’affaire de tous !
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