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Matricide, livre variant les genres littéraires et les points de vue, explore les troubles de l’esprit chez la femme. À travers sa relation avec sa mère et son expérience de travail en tant que médecin psychiatre, Katherine Raymond s’interroge sur la complexité des rapports sociaux. Celle-ci observe dans ce premier roman une « tendance à vouloir catégoriser au dépit de la complexité du réel ».
Son récit, une œuvre d’autofiction rédigée sous forme de lettre à sa mère, présente une femme, belle et douce, aux yeux bleus clairs. Le portrait parfait de la féminité. Enfermée dans un rôle commandé par son esthétique, elle devient cependant victime de cette beauté.
La mère de Katherine s’est enlevé la vie, mais ce n’est pas ce qui l’a tuée. Son incapacité à s’identifier à ses fonctions de mère l’aurait conduit à sa déchéance. Du moins, c’est ce que Katherine semble penser. Empreinte d’un vaste sentiment de culpabilité, la narratrice de l’histoire, aussi médecin en psychiatrie, tente de décortiquer le suicide de sa mère.
Ce premier livre de Katherine Raymond s’attaque aux stéréotypes sociaux, dictant notre manière de penser. Tant dans son rôle de psychiatre que dans son rôle de fille, la narratrice tente d’échapper à ces théories réfractaires. Forcée de constater, au bout du compte, que l’individu cherche lui-même à s’auto-catégoriser.
L’écriture de ce roman est lourde, voire déconcertante. Certains passages demandent d’ailleurs plusieurs relectures afin d’être bien compris. L’auteure ne nous offre pas ici des personnages attachants dont le sort nous garde en haleine au fil des pages. Au contraire, elle nous engouffre profondément dans leur complexité et leur douleur.
Cette lecture n’en est pas une que l’on dévore ou que l’on prend plaisir à savourer. Ce n’est qu’une fois la quatrième de couverture refermée que j’ai pu véritablement assimiler la finesse et la richesse de l’œuvre de Katherine Raymond. Un livre hautement intéressant pour sa démarche littéraire et son sujet d’une grave importance.
Notre prochaine lecture…
Le prochain roman que j’ai choisi est celui d’une auteure que j’apprécie grandement, Dominique Demers. Dans ce livre intitulé « Mon fol amour », elle se met elle-même en scène. Nous la retrouvons, nichée dans un chalet, s’interrogeant sur ses récents échecs amoureux. Bonne lecture, on s'en reparle dans un mois!