La douleur est un phénomène bien complexe qui baigne dans les mythes et les croyances de tout genre. Il est super important de comprendre un minimum sa propre douleur, parce que nous sommes chacun et chacune l’unique juge de notre propre douleur. Eh oui ! Il s’agit d’un phénomène dit subjectif, donc qui est propre à une personne et diffère d’un individu à un autre. On va s’entendre que la douleur est la cause de nos visites médicales. On consulte parce qu’on a mal. Et si à partir de cette douleur, les professionnels de la santé doivent s’occuper de notre santé, poser un diagnostic, nous évaluer de façon appropriée et bien entendu nous traiter, il va sans dire que la douleur est un élément clé pour notre bien-être. Voici cinq fausses croyances sur la douleur que tu dois enlever de tes idées.
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Plus je souffre et moins j’aurai mal
C’est faux de A à Z cette croyance qui porte à endurer la douleur dans l’idée de mieux la tolérer dans l’avenir. Il ne faut surtout pas tolérer une douleur, qu’elle soit petite ou grande, c’est une douleur et contrairement au mythe, plus on a mal, plus on est sensible à la douleur. Notre corps qui détecte la douleur s’adapte à celle-ci en y devenant plus vulnérable. Lorsque tu as de la douleur, n’attends pas quatre heures avant de faire ce qu’il faut pour te soulager, car ensuite ce sera pire. Tu n’aimes pas avoir mal n’est-ce pas ? Eh bien ton corps non plus il n’apprécie pas cette douleur et ne tire aucun bénéfice à endurer la douleur.
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J’ai un haut seuil de tolérance à la douleur, donc je suis fait fort…
FAUX ! Il n’y a pas de seuil de tolérance de la douleur qui soit normalisé. La raison est que nous avons tous un seuil de tolérance de douleur qui nous est propre et celui-ci peut varier selon de nombreux facteurs. Par exemple, on peut faire comme si on n'avait pas mal devant une personne qui nous plait bien pour l’impressionner, alors que dans les faits, on a très mal. La fatigue peut diminuer notre seuil de tolérance à la douleur. Si l’on choisit de tolérer une douleur, on n’est pas plus fort, on se sensibilise à la douleur, donc la prochaine fois, notre tolérance risque d’être moins importante. Personne n’est plus ou moins fort par son seuil de tolérance, nous sommes tous différents et notre tolérance à la douleur est changeante.
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Les bébés ne ressentent pas la douleur autant que nous, ils sont simplement plus fragiles…
FAUX ! Durant les quelques mois qui suivent la naissance, l’enfant ressent non seulement la douleur, mais en plus il n’a pas encore ce qu’il faut dans son système pour que son corps gère lui-même la sensation de douleur seul. Il a donc nettement plus mal que l’adulte. Une astuce pour limiter la douleur chez le nourrisson de plus en plus connue est le contact peau à peau avec la mère. Chez le nourrisson, la douleur est inversement proportionnelle à la proximité de la mère. Des câlins à bébé sont une solution pour le soulager.
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J’ai mal depuis tellement longtemps, ça doit être dans ma tête…
FAUX ! Ne va pas croire que tu es fou parce que tu as mal depuis un long moment et que tu n’as pas encore trouvé de solution pour te soulager. Si tu as mal et ce peu importe depuis quand, la douleur est bien réelle. Les douleurs dites chroniques, qui durent plus de trois mois, s’expliquent par des phénomènes bien complexes du système nerveux du corps et comptent un aspect cognitif et aussi physique. En gros, le corps s’adapte à la douleur au fil du temps et non pas en faveur de la personne qui a mal. Il est nécessaire que la douleur soit prise en charge le plus tôt possible pour limiter les dommages qu’elle peut causer. Ne crois pas que c’est dans ta tête, lorsque tu as mal, va consulter rapidement.
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C’est une sensation, donc la douleur n’a pas d’impact sur les structures de mon corps…
FAUX! On parle bien de phénomène de la douleur parce que ce n’est pas uniquement une perception. La présence de la douleur entraîne des transformation physiques et biochimiques qui sont majoritairement non observables à l’œil, mais qui ont bien lieu dans ton corps. Certaines de ces transformations sont réversibles, alors que d’autres sont permanentes. Un exemple que tu peux observer, c'est la présence d’une enflure et de rougeur de la zone douloureuse par suite d’une blessure. C’est réversible, mais les modifications des cellules de ton système nerveux sont plus difficilement réversibles.