À ce temps-ci de l’année, j’ai toujours l’humeur un peu mélancolique. Mais même si mon titre le laisse entendre, je ne vais quand même pas vous chanter une chanson de Ginette Reno. Je vous explique.
Comme chaque année, j’ai dû dire au revoir (des « aurevoirs » qui se transforment souvent en adieux, il faut se le dire.) À des petits humains dont je me suis occupée tous les jours de la semaine, souvent pendant 8 heures par jour, depuis toute une année et même parfois deux dans certains cas.
C’est correct.
C’est la mission première de ma profession ; les accompagner dans leur développement et les aider à se rendre plus loin, plus haut. Ils sont prêts. Bien que je l’avoue, parfois, je me croise les doigts en les regardant partir.
Mais c’est la vie. Et c’est correct.
Donc j’ai toujours un peu le motton rendu à ce temps-ci de l’année. Mes collègues éducatrices me comprendront. Cette année, avec l’année que je viens de passer (l’incendie, 4 déménagements en 9 mois, les rénos, les défis s’y rattachant, la santé de mon amoureux qui lui joue des tours, la COVID), je suis allée au bout de moi-même. J’ai relevé des défis qui ne me faisaient pas toujours plaisir, mais qui étaient importants à relever et je continue de le faire à l’heure où je vous parle.
Alors, je suis fatiguée. Mais c’est correct.
Donc hier matin, je savourais mon café aux aurores. La maman de mon ami Léo, que j’ai accueilli nouvellement avec moi l’an passé et qui est parti en août dernier pour la maternelle, m’a écrit pour me dire qu’il s’ennuyait de moi et qu’il aimerait me parler. Elle m’a demandé s’il pouvait m’appeler un soir. J’ai bien sûr accepté ! Et hier, j'ai passé un bon 15 minutes en entretien vidéo avec Léo et sa maman à placoter de tout et de rien. Je l’ai questionné sur l’école, le camp de jour, ses palettes manquantes qui renforcent son air toujours coquin, je lui ai montré mes 3 chats et mon chien. J’ai fini en avouant à la maman de Léo que c’était toujours une période un peu mélancolique pour moi. Et elle m’a dit ceci : « Tu vois : les enfants ne t’oublient pas. » Ce 15 minutes est venu ensoleiller une journée éprouvante.
Je sais bien que tous les petits Léo qui croiseront mon chemin vont finir par m’oublier. Mais en me disant ce qu’elle m’a dit, la maman de Léo me disait que j’étais là, dans leurs têtes et dans leurs cœurs, au présent, alors qu’ils se construisent et se préparent pour une autre étape marquante de leur vie ; le passage à l’école. Et c’est ce qui est le plus important pour moi.
C’était plus que correct.
Image de couverture d'Anna Kolosyuk