Aujourd'hui, je vous écris de façon plus personnelle, comme une femme, une future maman, moins comme la physiothérapeute que je suis. Je suis enceinte de 16 semaines. Et j'ai vécu l'événement le plus stressant, le plus traumatisant de ma vie, il y a deux semaines à ma 13e semaine de grossesse.
Premier trimestre typique, nausées, fatigue et tout le tralala. Mais j'allais bien. En débutant mon deuxième trimestre, tout va mieux, l'énergie revient, les nausées disparaissent. Je me sens invicible et je sens que, finalement, mon corps est peut-être fait pour être enceinte. J'aime ça! Vraiment! Première échographie, bébé est beau, il va bien, est en santé. Nous sommes sur un petit nuage de pur bonheur.
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Tout s'assombrit deux jours plus tard. Au travail, je me mets à avoir un écoulement important entre les jambes. Je baisse mon pantalon, observe le liquide qui coule. Ce n'est pas de l'urine, mais bien du sang et un liquide clair. Du liquide amniotique. Je panique, je pleure, je ne comprends pas ce qui arrive, mon bébé allait bien il y a deux jours à peine. Qu'est-il arrivé? Je me rends à l'urgence. Au triage, on me dit que je fais une fausse-couche. Je ne le crois pas. Je ne veux pas le croire. Aller-retour à la toilette pour changer ma serviette sanitaire qui se remplit à chaque heure. Crainte incessante que mon bébé est en détresse à l'intérieur de mon bedon. Peur de le perdre, lui que je viens tout juste de rencontrer. Nous avons passé à l'urgence les onze pires heures de notre vie.
On m'appelle finalement aux petites heures du matin. Je retiens mon souffle lorsque l'urgentologue pose la sonde sur le bas de mon ventre. Bébé est là, son coeur bat et il va bien. Miracle! Je reviens le lendemain pour une échographie pelvienne avec une radiologiste. Il faut maintenant comprendre pourquoi les saignements continuent. Bang! Décollement placentaire. Mon corps fait défaut. Mon utérus, la maison de mon si petit bébé, est en train de l'abandonner. Lui, qui est en parfaite santé. On me prescrit le repos, un arrêt de travail et on met dit que la suite des choses est entre les mains du destin.
En écrivant ces mots, j'ai encore des saignements et je suis encore en arrêt de travail. J'ai maintenant l'étiquette « grossesse à risque ». Mais l'important c'est que bébé continue de bien aller!
Je partage mon histoire aujourd'hui pour chaque femme qui a peut-être vécu une histoire similaire. Pour que chaque femme qui vit une difficulté de grossesse, peu importe sa nature, ne se sente pas seule. J'ai aussi une pensée pour toi « maman » et « future maman » qui a vécu une fausse couche. J'ai crû pendant 11 heures avoir perdu mon bébé et ce fut les pires heures de ma vie. Alors à vous toutes, je vous dis que tout ira bien. Je me dis que tout ira bien.
Mon bébé il est fort. Il s'accroche à la vie. Il s'accroche à moi. Si petit, il vit déjà son premier combat. Repose-toi bien mon bébé, nous sommes là pour toi! Tout ira bien.
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