Des fois, je me demande quoi écrire. J’essaie de dire les choses autrement, simplement, compréhensibles, avec un brin de sarcasme et d’ironie, sans oublier mes références aux films. Je crois que j’ai décidé d’écrire parce que j’ai de la difficulté à bien exprimer ce que je ressens vraiment, à me faire comprendre.

Je me suis toujours sentie comme le mouton noir, celle un peu à part, qu’on aime mais qui ne suit pas vraiment les standards classiques de la vie, limite bizarre des fois. La fille indépendante, qui fait ses affaires sans attendre rien ni personne. Celle qui ne ressent pas du tout le besoin d’être en couple ni de passer la ville au complet, mais celle qui va être en couple parce qu’elle en a envie et parce qu’elle pense pouvoir être bien avec cette personne, point. Celle qui a 30 ans et qui travaille encore dans les bars, fait le party comme bon lui semble pendant que ses amies sont toutes en couple avec un ou deux enfants. Celle qui répond « me fucking niaise tu? » quand on lui demande pourquoi elle est encore célibataire, tsé, une belle fille comme moi. Celle qui a décidé de retourner à l’université fin vingtaine, en même temps que s’acheter sa propre maison et travailler temps plein avec son pote Jamie (Jameson de son p’tit nom).

femme seule de dos avec chemiseSource image: Unsplash

Comprenez bien qu’être le mouton noir ne me dérange pas du tout. Je dois quand même dire que, pendant ma tendre adolescence, je ne l’ai pas toujours vu de cette façon. Mais, avec le temps, j’ai compris que c’est ce qui me représente, la p’tite brebis noire à travers le troupeau, ben c’est moi et mon charme animal. Je suis le genre de fille qu’on n’aime pas toujours en premier. Inévitablement, quand je finis par m’ouvrir un peu plus, j’entends la fameuse phrase: « je n’te pensais tellement pas de même, t’es tellement nice. » Sad story. J’essaie maintenant de m’ouvrir un peu plus au gens, de montrer mon Mini-Wheats côté cassonade en partant, question qu’on me juge au moins sur mon vrai côté. Tsé, pas le côté fibre, celui qui régule tes intestins. J’ai plus de fun comme ça aussi, j’aime converser avec les gens, connaître leurs points de vue, ça me permet de développer ma propre opinion, mais surtout, d’éviter de dire n’importe quoi. En bon québécois, y’en a tu du monde qui râle de la marde dans la vie? Les médias, les journaux, Facebook et YouTube, la vérité à l’état pur. On dit n’importe quoi, met n’importe quel article sans le lire pis ça se contredit sans même s’en rendre compte parce que ça comprend même pas ce que ça dit, welcome to 2020!

J’aime être le mouton noir (la brebis a grandi depuis le temps, c’est rendu un beau gros mouton laineux), ça me démarque un peu des autres, mais j’ai parfois de la misère à me faire valoir. Les gens ne voient pas toujours le potentiel de la diversité, ne se donne pas la peine ou ne veulent pas prendre le temps de le voir. C’est pas grave, un jour, y’a un chanceux qui va le voir et qui va pas regretter d’avoir choisi le gros mouton laineux foncé, que ce soit dans ma vie privée ou professionnelle.

mouton noirSource image: Unsplash

Mais je suis comme tout le monde, j’ai mes propres problèmes, des fois je me sens encore une brebis, d’autres fois, la matriarche du troupeau. Voyager seule m’a permis de mieux me connaître, quand t’es laissée à toi-même dans un autre pays, t’as pas d’autres choix que de te rendre compte de qui tu es vraiment, tes capacités, ton moi intérieur. Même la matriarche du troupeau n’est pas parfaite, j’essaie donc de travailler sur moi-même et ce que j’estime être nécessaire selon mes buts et mes valeurs. C’est pas parce que tu dis et penses quelques choses, que tu agis nécessairement de cette façon au moment opportun. C’est important de s’en rendre compte et de savoir que tu n’essaies pas d’être « autre chose », que tu n’essaies pas de te convaincre d’être ce que tu n’es pas réellement. Si c’est vraiment important pour toi, alors travaille sur toi, fais une introspection et améliore-toi. Bon, mon côté fibreux a assez pris de place. Sur ce, soyez vous-même, on reste à la maison pour pas tuer son prochain (dans dix ans on va se demander pourquoi j’ai écrit ça, #covid19) et on développe son côté cassonade.

Oui, les Min-Wheats à la cassonade sont mes préférées, si jamais tu te demandais.

Source image de couverture: Unsplash
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