Depuis quelques années, j'offre à mon corps un repos d'alcool. Je dis « offre » parce que oui, selon moi, c'est un cadeau que je lui fais. La première fois que j'ai fait un mois sans alcool, j'étais incertaine, je ne savais pas trop dans quoi je m'embarquais. Je me demandais surtout si j'allais trouver cela facile, si j'allais aimer ça, mais j'avais envie de me lancer ce défi. Quatre ans plus tard, incluant une dizaine de mois sobres, je vous confirme que oui, j'ai aimé ça.
Outre les nombreux bienfaits sur ma santé (moins fatiguée, moins gonflée, moins toute), j'ai réalisé à quel point je n'avais pas besoin de ça pour avoir du plaisir. Le déclic s'est fait pour moi lors d'une soirée dans un bar avec mes amis. Cette soirée-là reste, à ce jour, une de mes soirées préférées. J'ai ri, j'ai joué au billard, j'ai dansé. Tout ça à jeun. Le meilleur dans tout ça? Je suis restée à l'eau toute la soirée, donc j'ai quasiment rien dépensé. Mon portefeuille m'a remerciée grandement. Ah et pas de gueule de bois le lendemain. ÇA, c'est la vraie cerise sur le sundae.
Mais pourquoi est-ce que les gens ont encore autant de la misère à comprendre ma décision?
À chaque fois que je m'embarque dans un mois sans alcool, je reçois un commentaire. Systématiquement. Maintenant que mes amis sont habitués de ne pas me voir boire, ce sont de nouveaux genres de commentaires. L'autre fois, je planifiais une soirée avec mes amis et j'ai eu droit à: « Mais là, dis-moi pas que tu vas encore pas boire! » Ça t'a marqué tant que ça que la dernière fois qu'on s'est vus, je ne buvais pas? Ah bon!
Oui, mes amis sont rendus habitués, ils ne posent plus vraiment de question sur mes raisons derrière ce mois sans alcool. Ça, ça vient plus avec les nouvelles personnes que je rencontre. Et je dois me justifier. Me justifier pourquoi? J'aimerais que ce ne soit plus vu comme anormal, mais plutôt comme un fait. Je ne bois pas ce soir. Point. Pas de « enweille, juste un verre ». Non, pas besoin de ce verre. Parce que je me connais, dans les 5à7, « juste un verre » se transforme assurément en « oups, j'ai bu huit verres et il est rendu 2h du matin ». #TrueStory
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Puis, il y a ceux qui me disent qu'eux, ils ne seraient pas capables de faire ça, un mois sans alcool. Ok. Cool story bro. Pour ces gens-là, je suis quasiment un extra-terrestre. C'est vrai, on n'a pas tous les mêmes habitudes. Je respecte tes choix, respecte les miens. Personnellement, j'ai besoin d'avoir une limite claire, une coupure. C'est tout ou rien. Quelque part, j'envie ceux qui réussissent à diminuer et à être équilibrés. C'est sûr que c'est plus sain, mais sinon, je réussis à me convaincre que chaque soir est une occasion spéciale. « C'est la fête à mon amie », « j'ai une date » ou, la pire excuse du monde, « j'ai eu une grosse journée ». Ça, c'est non. Donc, oui, moi, j'ai besoin d'une limite claire.
Au final, je le fais pour moi, tout simplement.
Et je suis tellement confiante là-dedans que ces commentaires-là ne me dérangent pas, ou du moins, ne me dérangent plus. Reste que je me demande encore pourquoi ça fait toujours autant jaser. Je rêve d'un monde où chacun fait à sa façon et qu'on ne se pose pas de questions. Boire ou ne pas boire, peu importe. L'alcool ne serait plus une béquille sociale sur laquelle une société au complet s'appuie. Et pour arriver à ce monde-là, ça commence avec arrêter de passer des commentaires.
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Si tu as envie de te lancer toi aussi, oublie ce que disent les autres et fais-le pour toi. Le mois de février approche, ça te dit d'embarquer? En plus, c'est le mois le plus court de l'année. ;)