Pourquoi restes-tu toujours dans ton coin ? Mêle-toi aux autres. Fais-toi des amis ! Profite de la vie pendant que tu es jeune ! C’est ce qu’on m’a souvent dit. Facile à dire, mais pas à faire. Ils n’étaient pas moi. Ils n’avaient pas mon corps. Ils ne savaient pas ce que je ressentais. Je me disais… ils ne comprendront jamais ce que j’endure tous les jours. Mes tourments intérieurs. À toutes les minutes de ma vie !

Scolarité : un tourbillon d'embarras

J’avais peur. Très peur. Le regard des autres sur moi était devenu insoutenable. Toujours mal à l’aise d’être en public. Je me sentais continuellement jugé. « Regarde la grosse là-bas » suivie d’un ricanement. « As-tu besoin de deux chaises ? », « Je ne veux pas faire équipe avec elle. », « Elle prend toute la place ! »

J’en ai entendu des tonnes et des tonnes comme celles-ci.

J’avais l’impression qu’on me prenait pour une ‘chose’ plutôt qu’un être humain. Dès que j’essayais de m’intégrer, j’entendais des paroles semblables. Cela m’a créé un profond traumatisme que j’ai passé une bonne partie de ma vie à combattre.

Durant toute ma scolarité, j’ai été en surpoids.

J’avais souvent essayé des diètes et des régimes, mais rien ne fonctionnait. Le regard des autres me décourageait. Un rien me hantait et m’empêchait de dormir.

Les cours de sport étaient un fardeau. J’adorais le sport. J’adorais vraiment. Par contre, à l’école, c’était mon pire cauchemar. On riait de moi pour tout. Je bougeais, on riait de moi. Je n’arrivais pas à terminer mon jogging du début du cours, on se moquait de moi. Je gardais, malgré moi, ma tête baissée et sentais les regards d’autrui peser sur ma personne. Incapable de profiter de quoi que ce soit.

Pendant toutes mes années qui auraient dû être les plus amusantes de ma vie, j’ai pleuré, j’ai stressé et j’ai été en dépression.

J’étais tellement nerveuse et incapable de supporter le regard des autres que je faisais en sorte de manquer les cours.

L'évasion par les rêves et les mots

Incapable de profiter, de m'épanouir. Alors, j'ai choisi l'écriture. Un refuge. Écrire, peu importe quoi. Mon évasion, mon souffle d'air frais dans un monde oppressant. Dès que je me sentais mal, j’avais pris l’habitude de prendre un cahier de notes et commencer à écrire. N’importe quoi. Je devais juste le faire. C’est le seul moyen que j’aie trouvé qui fonctionnait vraiment. Je n’étais pas plus à l’aise, mais j’ai réussi à passer à travers mes pires années grâce à ça.

Je me suis mise à rêver. La minceur, la beauté… tout cela me semblait inaccessible. Je m’imaginais dans un plus petit corps. Je me faisais des films. Je ne voyais plus la réalité comme elle était.

Je ne voulais pas la voir.

Je me suis mise à rêvasser 24h sur 24, 7 jours sur 7. C’était la seule façon dont j’étais bien et, peut-être, un peu plus à l’aise.

Le passage à ma vie d’adulte, un traumatisme tenace

Le passage à ma vie d’adulte a été assez difficile. Mon surpoids, une ombre pesante sur ma confiance. J’avais toujours cette petite voix dans ma tête qui me disait que je n’y arriverais pas.

La manière dont les personnes me regardaient, ce qu’ils disaient en parlant de moi était devenu une phobie. J’attendais des voix même quand personne ne disait de mal à mon propos.

J’ai appris à lutter contre toutes ces pensées négatives. Je m’en suis maintenant sortie. Beaucoup de gens de mon entourage m’ont aidée à voir la vie autrement. Merci à ceux qui m'ont tendu la main, qui m'ont aidée à voir la vie sous un nouveau jour.

Image de couverture via Unsplash
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