Une première grossesse s’accompagne avec plusieurs émotions : la joie, la hâte, la peur de l’inconnu, les fameuses hormones qui chamboulent notre quotidien. Ayant été plusieurs années en essais pour avoir un enfant, je n’aurai jamais pensé que cette bénédiction se serait accompagnée d’une nouvelle aussi bouleversante.
En décembre 2021, j’ai constaté une petite masse dans mon sein droit.
Au début, je croyais que c’était relié avec les glandes mammaires qui changent durant la grossesse, mais je n’ai pas pris de chance et j’en ai discuté avec mon médecin de suivi. J’ai été par la suite référée au CRID de Maisonneuve-Rosemont. Après une échographie, trois biopsies et une mammographie on m’annonce le 26 janvier 2022 ce que je craignais le plus : j’ai un cancer du sein stade 2B, j’ai une masse de 2.5-3 cm dans le sein droit et aussi deux ganglions atteints.
J’ai eu mon premier rendez-vous avec mon oncologue le 9 février où on m’annonce que je vais débuter la chimiothérapie très rapidement et qu’il n’y a aucun danger pour le bébé pour la première partie du traitement puisque je suis rendue au troisième trimestre (quatre traitements, un à toutes les trois semaines). La deuxième partie serait après ma grossesse (12 traitements, un traitement par semaine). On m’annonce aussi que, suite à cela, je perdrai la totalité de mes cheveux deux semaines après mon premier traitement. J’aurai en plus une mastectomie en juillet et cinq traitements de radiothérapie par semaine par la suite.
Ce furent des nouvelles très difficiles à gérer, surtout tout d’un coup. J’aurais aimé penser seulement à ma fille qui va naître ce printemps, mais on m’a dit de penser à moi, qu’elle se développe bien et de ne pas m’inquiéter.
Depuis ce jour, la peur m’envahit.
J’ai peur de n’être pas assez en forme pour m’occuper d’elle.
J’ai peur de ne pas vaincre la maladie, qu’elle doit grandir sans maman.
Mais elle me donne une volonté de me battre incroyable, de l’espoir, et je m’y accroche chaque jour.
J’ai eu mon premier traitement de chimiothérapie le 18 février
Ce fut tout un choc lorsque je suis entrée dans la salle de traitement. Voir des personnes surtout âgées, sans cheveux, le teint pâle, qui se battent pour survivre. J’ai versé quelques larmes. Je me suis dit : « Ça y est, c’est vrai. Ce n’est pas un cauchemar, c’est réel ». Je me suis concentrée sur ma petite fille qui bougeait dans mon ventre, et j’oubliais presque le cathéter.
Pour l’instant les effets ont été de la nausée, de la fatigue et des migraines. Mon prochain traitement est le 11 mars, je continue à m’armer de force.
En somme, si jamais vous observez un changement dans un de vos seins, il ne faut pas prendre cela à la légère et consulter immédiatement. Il est conseillé de faire un autoexamen des seins une fois par mois. Parfois, les seins changent avec les menstruations et la grossesse, mais ça ne veut rien dire. Là-dessus, je termine cet article avec une phrase connue qui prend tout son sens maintenant : « Vaut mieux prévenir que guérir. »
Pour supporter Jessica dans son combat contre le cancer : https://gofund.me/68f1e8e2