Je sais que le sujet n’est pas neuf, mais le sujet, il me souille en ce moment!
JE. SUIS. ÉCOEURÉE. Les blind date me virent à l’envers, me font sentir profondément MAL. Non, mais pour vrai là. Et je suis encore plus tannée de me sentir « pas assez » aux yeux des autres quand ils ne cessent de me répéter que je DOIS dater si je veux finir par rencontrer quelqu’un, de passer pour une fille qui ne donne pas assez de chances aux gars ou qui ne se donne pas de chance tout court… J’ESSAIE TELLEMENT GANG, QUE J’EN VIENS MÊME À DÉPASSER MES LIMITES! Et des fois, j’ai l’impression de ne même plus le faire pour moi, mais juste pour pas que ces autres pensent que je suis une célibataire endurcie qui va le rester si elle continue comme ça. Aie-je le droit de vouloir rencontrer quelqu’un naturellement, sans forcer les choses? Même si ça prend deux ans de plus. JE M’EN FOUS que Pierre, Jean, Jacques, Pauline pis Monique aient trouvé l’amour sur les réseaux de l’internet et pour vrai, tant mieux si ça a fonctionné pour eux, mais je ne me sens pas concernée. Parce que oui, il y en a pour qui c’est plus facile que d’autres de dater et ce n’est pas vrai que c’est PAREIL pour tout le monde (non, mais combien de fois on me la répète celle-là aussi!). J’en suis rendue à tellement vouloir laisser des chances au gars et à être plus ouverte, que je ne sais même plus si je VEUX être intéressée ou si je SUIS intéressée. C’est tu niaiseux! Et peut-être que, hors de cette méthode tue-l’amour, ça se passerait autrement, mais il est clair que tous les mauvais sentiments et la pression réunis ensemble lors de ces rencontres ne m’aident pas pantoute à évoluer dans ce concept-là.
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Ça me fait un peu penser à quand une amie veut me présenter son nouveau chum et m’assure que je vais vraiment l’aimer et qu’on va trop bien s’entendre… Ça m’enlève l’envie de le rencontrer! En date, c’est semblable, je me sens enfermée dans une petite boîte, dans un jeu poche de oui ou non, blanc ou noir, choisis ou meurs (bon, j’exagère un peu). Non mais, de manière générale, je crois être dotée d’une bonne intelligence émotionnelle, mais dans ce contexte forcé, c’est le meilleur moyen pour que je me ferme comme une huitre et ne veuille plus rien ressentir du tout. Et c’est là qu’on me dit : « Bin voyons, ne vois pas ça comme un big deal! » Sorry, mais c’est pas comme ça que ça se passe dans ma tête. J’accorde une importance particulière aux relations humaines et j’ai espoir de rencontrer des gens qui ont le goût de me voir aussi. Et pour me sentir aussi stressée et dépassée qu’avant une maudite date, je vous jure que chaque fois pour moi, C’EST un big deal. Parce qu’il y a en plus le sentiment de devoir donner un verdict. Je ne connais même pas la personne et je dois lui annoncer officiellement si je veux ou non la revoir. Dans le concept du dating, ça va tellement vite que j’ai l’impression que j’aurais l’air d’une maudite profiteuse si je voyais quelqu’un plusieurs fois et que les sentiments ne se développaient pas finalement. Donc, le temps est compté. Parce que non, je ne m’en fous pas de la personne et que même si je sais qu’il va s’en remettre assez vite, je n’ai envie de niaiser personne.
Le pire, c’est que j’ai bien beau avoir passé une soirée agréable avec quelqu’un, je me sens tout de même étouffée chaque fois par l’expérience. Et là, on s’entend que je passe tout le chapitre des déceptions qu’on peut vivre en sens inverse aussi. A-t-on absolument besoin de se faire vivre toutes ces montagnes russes d’émotions? Plus j’y pense et plus la réponse est non. J’adore le gâteau, mais si on me force à en manger, il va me donner mal au cœur ce beau gâteau. Bin c’est con de même. Je veux avoir la liberté de connaître, de découvrir, d’être déçue ou surprise d’une personne et ce, sans attente et sans but précis. De pouvoir le croiser dans un contexte où je ne me sens pas forcée de lui parler, de l’évaluer, d’observer chaque détail de son corps et de sa personnalité afin de cocher ces petites cases niaiseuses pour voir si ça passe ou ça casse après deux heures. Avoir le luxe de surfer dans la zone grise un peu.
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JE LE SAIS que ça ne me tombera pas dessus par magie et croyez-moi, je ne fais pas juste attendre que mon train passe, mais j’ose encore croire qu’il existe plus d’un chemin pour se rendre à la gare. À la place, invitez des gens nouveaux dans vos soirées sans me dire que ce sont des matchs potentiels et parlez-moi subtilement en bien de la personne s’il le faut. Pour vrai, une fois que j’aurai eu la chance d’apprendre à la découvrir sans pression, j’aurai peut-être envie de l’inviter pour vraie belle date une fois… et peut-être même d’autres fois après.
J’ai essayé les blind date, check, mais je confirme que ce n’est pas fait pour moi, c’est tout. Et même si je dis ne plus vouloir en faire (et je sais, on ne peut jamais dire jamais), ce n’est pas parce que je suis fermée, ok? Merci de comprendre ça.