Bébé&cie : Pourquoi les nouvelles mères virent crack-pot?

Je n’ai jamais été quelqu’un qui pleurait facilement. Les histoires émouvantes me touchaient, comme tout le monde, mais pas outre-mesure, pas de la à me tirer les larmes. Il m’en fallait vraiment beaucoup… Ma copine Valérie, qui est tout le contraire de moi à ce niveau là, me trouvait tellement insensible. «Ben voyons toi, tu ne pleures jamais!» Non, je ne crois pas avoir braillé en regardant Titanic, contrairement à mes amies qui sont allées au cinéma le voir 20 fois à l’époque, dans le temps qu’aller aux vues coûtait 5$! (J’aime avoir des références de vieilles matantes, du haut de mes 30 ans!) Vous aurez peut-être remarqué que je parle au passé, parce que oui, avoir un enfant ça ne te transforme pas juste le body… mais bien l’entièreté de ta personne including your soul!!!!!!! (On dirait que j’écris pour Dubmatique aujourd’hui…) Une transformation psychique et psychologique importante s’opère… et on n’en reste pas là!

Alors que j’étais quelqu’un dont la somme de toutes ses parties faisait un tout qui se tenait assez bien, avec une belle fermeté… je suis devenue une vraie chiffe molle. Je n’y comprends rien à rien! Parlez-moi pas de Guy Turcotte (cette histoire aura pris 6 ans pour m’émouvoir aux larmes…), d’enlèvement de bébé, de biafra, d’enfant malade ou maltraité : je m’écroule ou je monte aux barricades, c'est selon! Je suis devenue irrationnelle lorsqu’il est question d’enfants malheureux ou pris dans de fâcheuses situations. J’ai l’œil humide en lisant le journal, en regardant les nouvelles… dans pas long, je vais me liquéfier en écoutant La reine des neiges. Que se passe-t-il avec moi? (Et non, je ne suis pas en dépression ahah! Je vais top shape!) Je ne sais pas qu’est-ce qui est sorti de moi, avec mon bébé et mon placenta… ou qui est entré, pendant qu’on me replaçait l’intérieur… mais ça a changé mon ADN. Je suis devenue quelqu’un d’autre! Quelqu’un qui s’inquiète outre-mesure du sort des adultes de demain, mais qui heureusement a développé une belle grande force (généralement) pour gérer ses émotions avec son propre enfant. Non, je ne pleure pas lorsqu’elle se pète la margoulette. (Je ne m’en sortirais ben pas!!!)

Et puis, vous savez quoi? Je ne suis pas la seule à être virée crack-pot! Si vous devenez maman un jour, ça risque de vous arriver… En fouinant sur Internet, j’ai lu que la plupart des femmes deviennent plus émotives après la naissance d’un enfant. (En fait, pour être honnête… ça commence bien avant qu’il sorte de vos entrailles… l’hyperémotivité se met en branle quand vous le portez!). Ce qu’il y a d’intéressant, c’est que cette dernière s’installerait pour permettre à la mère d’établir un lien d’attachement/communication avec son bébé. La sensorialité et la sensibilité seraient le bon/seul canal pour y parvenir. Petit à petit, au fil des ans, alors que l’enfant devient plus autonome, la mère perdrait en partie cette hypersensibilité pour lui permettre de laisser vivre son enfant et être moins bouleversée par tout ce qu’il vit. Ça fait du sens… Vous dire le nombre de fois que je me suis dis «Je ne comprends pas que ma mère n’aie pas envie de m’appeler tous les jours. Ce n’est pas possible! ». Comme l’enfant doit apprendre à sortir des jupes de sa mère, la maman doit, quant à elle, le laisser en sortir. Un beau travail à faire de part et d’autre.

Quoi qu’il en soit, je vous rassure en vous disant que c’est normal de devenir une chiffe molle une fois maman, ça va passer (en partie)… C’est un nouveau rôle que vous devez apprivoiser. Vous devenez indispensable pour quelqu’un et cette personne est plus importante que vous-même à vos yeux. Les priorités changent, selon moi, pour le mieux! (Si vous sentez que ces changements sont trop intenses pour vous… consultez hein! Il ne faut pas non plus que votre belle et grande sensibilité devienne problématique.)