Avoir le soleil tatoué sur la peau

« I want the sun to tie itself around my heart and press on me when I forget ».

Je veux que le soleil s’enroule autour de mes doigts et de mes cheveux, qu’il me prodigue son halo scintillant. Je veux qu’il enveloppe mes jambes, mes chevilles et mes pieds, que je laisse des paillettes coruscantes derrière moi partout où je passe.

Je veux qu’il se couche sur ma peau, qu’il en irradie chaque parcelle de sa chaleur et de sa lumière. Je veux qu’il s’y incruste, qu’il s’y loge, qu’il s’y love, pour que tous ceux que je touche se sentent illuminés par ma présence.

Je veux qu’il s’imprime sur le goût de ma langue, pour que je parle en rayons dorés qui réchauffent les autres. Je veux que mes mots brillent d’une lueur qui radoucit et ravive les cœurs givrés, les yeux tristes.

J’ai envie que le soleil m’irrigue, qu’il m’inonde, qu’il me coule dans les veines. Je veux qu’il me monte à la tête, qu’il éclaire mes idées noires et change les mots durs en d’autres plus doux, plus chaleureux, plus lumineux.

Parce ce qu'il y a de ces jours où on oublie que le soleil brille, parfois. Il y a de ces jours où on oublie qu’une grosse boule de feu brûle derrière les nuages gorgés de pluie.

Je l’ai tatoué sur ma peau comme un souvenir, un rappel, que le soleil se relève chaque jour même si on ne le voit pas. Qu’il est là, toujours, accroché au-dessus de nous même si c’est la grisaille dans nos têtes et dans le ciel.

Je l’ai tatoué sur ma peau comme un mantra, une ligne directrice, pour me rappeler d’être les beaux jours ensoleillés, de faire de mon existence une lumière qui flamboie et qui étincelle pour les autres. De faire de ma présence un havre de paix où on a envie de s’étendre, loin de l’ombre, pour s’y prélasser et s’y réchauffer. Où on se sent enveloppé.

J'ai le soleil tatoué sur ma peau, car, quand je ne le verrai pas dehors, je sentirai sa présence qui me consume sur mon épaule. Je l’ai tatoué sur ma peau, car, si le soleil se cache, au moins je pourrai prendre sa place.

Source image de couverture: Pexels