Être entrepreneur, c’est être insuffisant pour tout le monde.

As-tu déjà eu l’impression que tu pourrais « être plus » ?

Que tu étais déchiré entre tes obligations parentales, tes obligations relationnelles, tes obligations de couple, tes obligations envers ta propre personne ?

Je sors de deux semaines préNoël de grandes ventes, mais je suis entrepreneure à l’année. Mes journées sont longues, mais je me sens extrêmement privilégiée de réussir dans ce que j’aime. J’ai une chance immense et j’ai de la gratitude pour ça.

Ma grande fille de 8 ans est un peu avec mes parents, un peu avec son papa, un peu avec mon chum, un peu avec grand-papa et grand-maman du côté de son pop, mais elle me réclame. Elle veut sa routine avec moi, celle qui la sécurise, la réconforte, ce qu’elle connait. Je ne suis pas assez pour elle, je la comprends, je me reprendrai. Elle me manque.

En parallèle, plus souvent qu’autrement, je coupe ce que j’aime le plus dans mon quotidien, ce qui me fait du bien. Je ne m’entraîne plus, je rentre au boulot tôt, je prépare mes rendez-vous, je remets de l’ordre, je prospecte pour mes futures ventes. Mes journées commencent à 5:30, finissent à 19:30, le temps de rentrer, le temps de souper et de se coucher. Je ne suis pas assez pour moi, je me reprendrai.

Mon chum me dit qu’il voudrait davantage de « moi », de temps de qualité, de jasette, de 5 à 7. Je comprends, je ne suis pas assez pour lui, je me reprendrai.

Mes clients veulent faire affaire avec moi. Impossible de fixer ces rendez-vous à quelqu’un d’autre, ils veulent mes conseils. Je les comprends, je connais leurs besoins, je connais leur douleur, je connais leur chemin. Je serai là pour eux. Si par malheur je ne peux pas être présente pour eux, je me dis que je ne suis pas assez, mais que je me reprendrai.

Mon commerce a besoin de moi.

Dans mon cœur, ma shop c’est quasi comme un membre de ma famille, je l’aime de tout mon cœur, de toute mon âme. Je la personnifie. Si quelqu’un parle en mal d’elle, elle parle en mal de moi. Je voudrais être plus, en faire plus. Mais je donne déjà mon max au quotidien, à l’année. Je me reprendrai.

Je finis mes journées incomplètes en tout point.

Nulle part je n’ai eu l’impression d’être à 100 %. Partout j’ai l’impression d’avoir été à 100%. Paradoxe des femmes et des hommes entrepreneur, on veut tout, on n’a l’impression de n’avoir rien, mais on a tout.

Workaholic ? Je ne sais pas, passionnée certainement.

Équilibrée pas du tout, bien intentionnée totalement. La spirale infernale d’avoir toujours l’impression qu’on devrait être ailleurs. Avoir un peu en travers tout ça le jugement des autres, sans qu’ils ne connaissent réellement le chemin qui nous a menés où nous sommes : les nuits d’insomnie, le désir plus grand que soi que ça fonctionne, sans réellement connaître les rêves qui animent notre cœur.

À toi l’entrepreneur, j’ai juste envie de te dire : je comprends
Image de couverture de Luis Villasmil
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