Dès mon plus jeune âge, j’ai longtemps rêvassé au métier d’enseignante. Je me pratiquais déjà avec ma sœur cadette à endosser le rôle d’enseignante. Je prenais les présences de mes élèves (ma sœur ainsi que de nos toutous en peluche), je leur apprenais aussi à écrire ou à lire, et ce principalement sans grande embuche. J’adorais me transformer le temps d’un bref instant en enseignante. Mais nos jeux de rôles étaient loin de représenter la réalité à laquelle les enseignants font face de nos jours.
On se souvient tous de nos professeurs ou du moins de quelques-uns d’entre eux pour diverses raisons. On se souvient tous des élèves plus turbulents ou encore de ceux qui posaient 80 questions que nous trouvions non pertinentes dans ce temps. J’ai 28 ans et je suis moi-même encore étudiante à l’université. La majorité de ma vie, pour ne pas dire, l’entièreté de ma vie s’est déroulée sur les bancs d’école. Des enseignants, des professeurs, des suppléants et des chargés de cours, j’en ai vu des tonnes, mais une chose leur est commune ; la passion de transmettre leur savoir. Qu’on aime l’école ou non, c’est grâce à eux que nous sommes qui nous sont aujourd’hui. J’ai beau ne plus me rappeler de la manière dont nous calculons des dérivés ou encore de l’année exacte de la rébellion des patriotes, mais je me rappelle encore de certains de mes enseignants comme si c’était hier. Je me rappelle tous les efforts qu’ils pouvaient mettre pour rendre le cours intéressant (mention spéciale à mon enseignant, Yves en 6eannée qui nous avait fait écrire des chansons et nous avait fait faire un CD et un spectacle devant toute l’école!). Je me rappelle ces enseignants qui offraient volontairement, sur leur temps de diner, des récupérations pour les élèves qui éprouvaient des difficultés. Je me rappelle mon enseignante de 3eannée, Dorothée, qui faisait faire des quizz interactifs en classe et que le gagnant avait l’opportunité d’aller diner au restaurant avec elle à ses frais, et des faits marquants je pourrais vous en nommer encore et encore. Des enseignants exceptionnels j’en ai rencontrés, mais comme dans toute histoire rien n’est tout blanc ou tout noir. Des enseignants fatigués, épuisés et en manque de patience j’en ai rencontrés durant mon parcours malheureusement et aujourd’hui je veux leur mettre ma main sur leur épaule pour leur dire, je vous comprends.
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Je vous comprends d’être épuisés et encore plus dans la situation dans laquelle nous nous retrouvons tous depuis plus d’un an. Depuis quelques semaines, j’ai repris mon rôle d’enseignante que j’avais délaissé au fil des années. Je me suis remise dans leur peau pour, à mon tour, pour accompagner mon fils dans son parcours scolaire. Et je peux vous affirmer une chose : maudit que c’était plus facile dans mes souvenirs avec ma sœur et nos peluches! J’assiste au zoom avec mon fils quotidiennement, et je peux vous dire que mon dieu, je ne ferais jamais le métier d’enseignante. La patience et la résilience dont ils font preuve avec nos enfants et leur capacité à rester devant un écran d’ordinateur sont exceptionnelles. La tâche n’était pas nécessairement plus facile avant, avec les élèves mesquins et ceux en difficultés, mais ils avaient tout de même ce qu’on a plus aujourd’hui, le contact humain.
Aux enseignants, ce soir, je vous lève mon chapeau! Merci pour tout ce que vous faites pour nos enfants! Merci de votre flexibilité, de votre compréhension et de votre dévouement infini envers chacune de nos situations. Merci particulièrement à l’enseignante de mon fils, Marie-Renée, qui a, pendant le rendez-vous de son fils, pris le temps de faire un zoom individuel avec moi afin de répondre à mes questionnements. Ils méritent qu’on reconnaisse tous les efforts et le travail acharné dont ils font preuve jour après jour! À vous, je vous dis merci.