Aujourd’hui, c’est une journée triste. Une journée où ma confiance en moi a chuté d’un coup sans vraiment prévenir. Une journée où j’me suis trouvée laite. Une journée où j’aurais voulu prendre une p’tite pause de moi-même.
Aujourd’hui, pourtant, ça commençait bien. Je m’étais préparée, maquillée, coiffée. Puis paf! un miroir, un instant de trop à se regarder, un petit moment d’insécurité.
Aujourd’hui, j’ai pleuré. Un p’tit peu au début, pis un peu pas mal après. Ça faisait longtemps que je n’avais pas pleuré de même. Tsé quand t’essaies de contenir tes sanglots pis toute dans une face ben serrée, mais que finalement la tristesse déborde et prend d’assaut ton visage. Pis c’était même pas de beaux sanglots, comme on voit dans les films. Non, c’était vraiment le genre de sanglots violents et irréguliers qui laissent la face pis les yeux tout rouges et tout bouffis.
Aujourd’hui, j’ai dit à ma sœur que j’allais faire l’épicerie. Je ne suis pas allée. Je m’étais dit que j’allais faire du ménage. Je ne l’ai pas fait. Je me suis dit que j’allais courir. J’ai couru après ma respiration, mais je suis restée chez moi.
Aujourd’hui, j’ai passé beaucoup trop de temps sur les réseaux sociaux. À me comparer. Pis à être jalouse (pourquoi tout le monde est en couple et s’en va aux pommes et prend des photos et est heureux? Je ne suis pas en couple, pis quand j’vais aux pommes, c’est pour en manger le plus possible parce que c’est seulement à ce moment-là que c’est permis de manger huit pommes en un après-midi). Pis à vouloir parler de ma journée de marde à mes amies. Pis à me rendre compte que je n’étais pas pertinente, parce qu’aujourd’hui je ne me sens pas pertinente.
Aujourd’hui, j’aurais voulu un câlin. Plot twist : je n’aime pas les câlins. Mais aujourd’hui, ça m’en aurait pris quarante. Ou peut-être juste quelqu’un qui m’écrit. Bref.
Source image: Unsplash
Des journées comme aujourd’hui, ça arrive à tout le monde. Et qui sait, peut-être que demain je vais me sentir pareille, et peut-être pire encore. Ça va peut-être durer plus que deux jours, peut-être une semaine. Pis j’suis là pour te dire que c’est correct. C’est correct de se sentir triste. C’est correct de ne pas être souriante tout le temps.
Au pire, ça nous fait juste sentir encore plus humains. Et ça fait juste rendre les autres moments encore meilleurs.
Au moment où j’écris ces lignes, je suis à la fin de ma journée de marde. Je suis en mou, sur mon divan. Mon appart est encore en bordel, mais ma tête un peu moins. Mes yeux dégonflent tranquillement, je respire mieux.
J’irai faire l’épicerie demain.
Pis tout va bien aller.