Depuis maintenant plus de dix ans, je vieillis devant les caméras autant sur le web qu'à la télévision. Ça fait un an que ça me frappe. Je vois le changement. Je ne suis plus la même Camille.

Je ne regrette en rien ma vingtaine, ni la jeunesse de cette décennie que ce soit dans mes habitudes de vie ou mon apparence. Il y a un an, j'ai déménagé, quittant le nid où j'avais évolué (je vous parle de ma nouvelle demeure ICI dans cette vidéo de rénovation de salle de bain). Je pense que ça a été un choc, ça a frappé : c'est une nouvelle étape. J'en suis heureuse, je me sens à ma place, mais je vois aussi une porte qui se ferme, même si l'autre s'ouvre. Je n'ai jamais été douée en au revoir. Je n'aime pas les fins. Et même si c'est une fin heureuse, même si la suite est prometteuse, je pense que je vis un deuil d'un partie de ma vie.

Puis, je suis enceinte. De 17 semaines. Là c'est vrai que quoiqu'il arrive, ma vie ne sera vraiment plus jamais comme avant...

Rien de dramatique

Ça peut sonner dramatique, mais ce ne l'est pas du tout. Je pense simplement que c'est la première fois qu'une étape de vie est aussi frappante pour moi. Je suis de nature heureuse et facile, je vogue dans la vie sans me poser nécessairement mille questions. Depuis un an, j'ai l'impression que je me remets en question sans cesse. Un peu comme si je me demandais ce que j'allais laisser comme trace dans la vie. Certes, 2020 a été une année qui nous a tous portés à nous tourner vers nous et à nous questionner. Une pandémie mondiale, ça te met une vie sur pause assez vite. Par contre, la réflexion avait débuté bien avant. En fait, dès que j'avais su, en octobre 2019, que je quitterais mon condo du Plateau pour la rive-sud, je sentais que je devenais une nouvelle Camille et ça avait quelque chose d'effrayant.

Je me souviendrai toujours d'une amie, au secondaire, qui m'avait dit qu'elle m'imaginait plus tard dans un grand appartement du centre-ville. Seule. À travailler. Finalement, elle a eu tort. Je suis une femme en couple depuis de nombreuses années, dans une maison de la rive-sud, à quelques rues d'où j'ai grandi. Mais je l'ai eue, cette vie qu'elle voyait. Certes pas célibataire, mais je l'ai eue, cette vie de femme dans la vingtaine qui travaille sans cesse, qui court les événements, qui ose le tailleur au quotidien et qui vieillit presque trop vite. Et, en prenant de l'âge, j'ai changé. J'ai voulu retrouver l'autre Camille: celle qui ne fait pas que travailler, celle qui voulait des enfants et du calme. Mais même si l'évolution s'est faite lentement, même si je suis heureuse aujourd'hui, je sais que je serai toujours tiraillée entre les deux.

Parce que je suis les deux. Et qu'on a tous plus qu'une facette de qui on est. Peu importe où l'on vit et si on a des enfants ou pas. Personne n'est qu'une chose...

Dire au revoir à une partie de sa vie,  c'est juste d'accepter que les années passent. Et qu'on traverse des étapes. Les huit ans de vie dans mon condo de la rue St-Dominique à Montréal, je les ai aimées d'amour. J'ai aimé sortir souper avec mes amis et revenir à pied été comme hiver parce que j'habitais toujours tout près. J'ai aimé mes joggings sur le Mont-Royal à 6h30 le matin. J'ai aimé les soirées arrosées sur la terrasse sur le toit à voir au loin le centre-ville en se rappelant la chance qu'on a d'être jeunes et fous.

Et là, je vais me créer autant de souvenirs, mais dans ma maison... avec une famille... et un jour, je pourrai raconter à mon ou mes enfants ces années avec un brin de nostalgie, mais aussi avec beaucoup d'amour pour la façon dont ces années auront créé la femme que je suis.

Camille Dg veste vert forêt neige

Camille Dg veste vert forêt neige

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Le look:

Veste - RVCA

Jeans - Yoga Jeans

Souliers - Aldo

Lieu - Hôtel Le Crystal

Photos - Claudia Morin-Arbour

Camille Dg veste vert forêt neige

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