Ces temps-ci, je perçois que beaucoup de personnes dans mon entourage sont au bout du rouleau. Elles donnent tout ce qu'elles ont, oubliant parfois d'en garder un peu de côté pour elles-mêmes. Personnellement, il n'y a rien qui me déçoit plus que quelqu'un qui s'engage à prendre des responsabilités et qui ne les respecte pas. Ces temps-ci j'ai réellement l'impression qu'il n'y a pas d'entre-deux, soit on se surmène, soit on en fait le moins possible.

Depuis la pandémie, notre quotidien a énormément été chamboulé. Nous avons d'abord perdu tous nos repères. Puis, lorsque la réalité a lentement commencé à reprendre son cours, plusieurs éléments ne sont pas tout à fait revenus comme avant. La pandémie a touché durement le marché du travail. Des milliers de personnes se sont vues dans l'impossibilité d'aller travailler, tels que les travailleurs en restauration, en esthétique ou, pendant un certain temps, en enseignement. Bien que nous soyons maintenant presque revenus à la vie normale, les espaces de travail ont été chamboulés et n'en sont pas ressortis intacts.

Des travailleurs au bout du rouleau

Beaucoup de travailleurs ont quitté le navire depuis mars 2020. Certains professeurs, par exemple, ont pris leur retraite plus tôt que prévu, ne trouvant pas acceptables les nouvelles conditions de travail. D'autres, comme les travailleurs en restauration, ont carrément changé de profession entre-temps. Un problème résulte de tous ces changements : il manque de travailleurs.

Cela fait en sorte que ceux qui travaillent en ce moment sont épuisés. En plus d'être productifs à leur poste, ils doivent veiller à ce que les tâches des travailleurs absents soient effectuées. S'ensuit donc un horrible cercle vicieux où les travailleurs ont de plus en plus de tâches, dont des tâches qui ne sont pas censées leur appartenir (parfois même hors de leurs compétences), s'épuisent et accumulent de la frustration. Au bout du rouleau, ils explosent : burn-out, anxiété, dépression.

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Témoin d'individus qui n'en peuvent plus

La situation dans les écoles est critique. Ayant deux bonnes amies professeures, et étant moi-même suppléante, il est évident que le système scolaire est défaillant en termes d'employés et de ressources. Les professeurs ont des classes surchargées, en plus d'avoir des élèves qui ont des besoins particuliers nécessitant plus d'attention. Comment les professeurs peuvent-ils assurer la réussite de tous s'ils ne peuvent en réalité leur donner l'enseignement qui conviendrait à leur apprentissage ?

Et ce n'est qu'un exemple tiré de mon quotidien. Les travailleurs sur les lignes de production doivent redoubler d'ardeur afin de sortir les produits, jusqu'à faire du temps supplémentaire en quantité démesurée. Les restaurants, si touchés par la pandémie, ne peuvent ouvrir par manque de serveurs, ce qui n'assurerait pas une aussi bonne qualité de service aux clients. Certains magasins sont même obligés de réduire leurs heures d'ouverture par manque de personnel.

Les frustrations s'accumulent

Le manque de personnel se ressent. Il y en a tellement à faire qu'on a l'impression que c'est impossible d'y arriver. Les employés sont moins patients et démotivés. Ils sont parfois tellement épuisés, qu'ils en viennent à ne plus aimer leur emploi. J'ai de mes proches qui reviennent parfois en larmes du travail, s'étant fait pousser à accomplir plus de tâches alors qu'ils sont déjà épuisés. Frustrés de donner leur 110%, de se démener, et que ce ne soit pas assez simplement par cause de manque de main-d'œuvre.  Mais où sont les travailleurs ?

Il est temps de trouver des solutions et de permettre un petit relâchement aux travailleurs. Si ceux-ci tombent, qui les remplacera?

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