Dernièrement, j’étais dans la cabine d’essayage de l’une de mes friperies préférées, puis j’essayais un cache-cœur DKNY. Il tombait sur moi, comme s’il avait été fait sur mesure et c’est sans parler de la coupe qui était tout simplement parfaite.

Je l’ai remis sur son cintre et je suis sortie sans le prendre.

Durant une semaine, j’ai médité sur mon acte. Parce que nous savons tous que lorsqu’on tombe en amour avec un morceau dans une friperie, il faut le prendre…

 Mais Pourquoi ?

Parce que je me suis mise à douter.

Je n’ai jamais mis de décolleté dans le passé, car j’ai un corps plus similaire à celui de Beyoncé, qu'à celui de Kate Moss. C’est-à-dire que j’ai un corps en sablier et non filiforme. Et parfois, des formes, "ça-là le don de faire des montagnes!" Pour ma part, je gagne ma vie en étant styliste. C’est ma passion et j’aime mettre en valeur les différents corps qui m’entourent. Pour moi, un corps, c’est un outil indispensable; autant que mes cintres, mes housses, mon défroisseur à la vapeur, ma pôle, etc.

Je trouve ça beau un corps.

La vérité sur mon milieu, c’est que nous touchons beaucoup plus à la réalité, plutôt qu’à la superficialité. En fait, nous modulons la beauté. Alors des craques, j’en vois de toutes les grosseurs et je les trouve toutes magnifiques. Aussi, je suis de celles qui ne débutent pas une journée sans une jupe et des talons hauts. Pour moi, une journée sans talons, c’est une journée grise. Et même si je suis dans le milieu, je doute.

« Est-ce trop court? »

« Trop décolleté? »

« …Un décolleté, est-ce trop? »

« Est-ce que mon miroir me ment? »

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Crédit : Amélie Tourangeau

En écrivant cet article, l’illustratrice Amélie Tourangeau fut ma complice. Je lui ai partagé afin qu’elle puisse me donner son opinion et s’inspirer pour les illustrations qui mettent de l’avant les différents décolletés. Et elle m’a rappelé que ce complexe n’est pas qu’auprès de celles qui portent des gros bonnets. Du côté des « A », c’est tout aussi difficile de l’exposer. On a tendance à penser le contraire lorsqu’on découvre les milliers de photos Pinterest & Instagram, des "courageuses" qui exposent leur magnifique lingerie à travers leur camisole « oversized ». Et puisqu’on en jasait, elle me transmettait son point de vue… Les craques, ça nous amène à faire un petit tour dans l’historique de la femme. C’est sans oublier le « male gaze » et l’éducation. Dévoiler ou non son décolleté, ça a son lot de complexité!

C’est là que j’ai réalisé que du haut de mes 30 ans, je m’étais longtemps empêchée pour les autres et que je ne m’habillais pas que pour moi. Je ne portais pas de décolleté, par peur de provoquer. Par contre, à bien y penser, assumer sa féminité, tout en respectant les lignes de son corps, ce n’est pas provocant. Selon moi, tout est dans l’attitude et être fière de soi, ça amène beaucoup de caractère à ce que nous projetons et ce que nous sommes. Depuis peu, je me pavane fièrement avec mon bonnet de grosseur D. Je le pavane avec mes talons et ma jupe et je m’en fous parce que je le fais pour moi, parce que que je me sens femme, forte et belle.

Ah! et finalement en retournant à la friperie, je l’ai retrouvé mon cache-cœur DKNY. Et je l’ai acheté.

Du même coup, je t'invite à découvrir les créations de l'illustratrice qui a créé la bannière de cet article et d'aller vérifier son Facebook & son Instagram.

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