« Ah c’était le bon temps ! »
« C’était bien mieux avant ! »
« Je ne dois pas être née à la bonne époque »
Quand on pense au passé, le cerveau fait de drôles de choses. Il prend des petits morceaux et les met de l’avant, en effaçant les événements les plus désagréables et les moments tristes, les horreurs vécues par les communautés stigmatisées.
On pense tout de suite à ces journées en vélo où il n’y avait pas encore de jeux vidéos dans toutes les maisons, à ce fameux « Summer of love », au temps des chevaliers et des princesses…
Les vieilles voitures des années 70, la danse en 1950, la mode des années 80, la vie autosuffisante avant l’arrivée de l’électricité et des multinationales, avant l’industrialisation… on regrette des choses que l’on sort de leur contexte, sans penser aux toiles de fond sur lesquelles elles ont été construites.
Mais on oublie trop souvent les guerres qui ont teinté de sang ces époques, les grandes dépressions, les épidémies de maladies, l’inégalité des sexes, le racisme violent, l’homophobie féroce, les dictatures, la ségrégation, l’esclavage…
Laisseriez-vous votre liberté en plan pour une dernière « ride » en calèche ?
Pour une histoire d’amour sauvage au temps de la prohibition ?
Pour un dernier trip à Woodstock en 1969 ?
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Vous diriez au revoir à ces droits pour lesquels nos ancêtres se sont tant battus ? Le monde a évolué et il s’est affranchi de ces violences et ces injustices qui autrefois étaient monnaie courante.
Combien de femmes furent brûlées sur le bûcher accusé de sorcellerie par le passé ? Mais bien sûr, les films nous nourrissent de fantaisie en montrant un Salem des années 1800 qui regorgent de mystères et de rencontres romantiques, de chants au clair de lune et de fougue bestiale.
Plus près de nous encore, nous entendrons souvent nos parents ou nos grands-parents vanter l’époque où ils étaient jeunes en omettant de mentionner à quel point les injustices faisaient rage. Les stéréotypes menaient la société et la place de certains groupes sociaux était remise en question voire inexistante.
Aujourd’hui, nous vivons dans un monde coloré aux diverses influences et où la tolérance est bien répandue. Le respect et l’ouverture d’esprit sont impératifs. Le monde s’épanouit par sa diversité. Bien entendu, comme toutes les générations, celle-ci a aussi quelques lacunes, mais dites-vous bien que dans plusieurs années, vous casserez vous aussi les oreilles de vos petits enfants en leur disant que « c’était pas mal mieux dans votre temps. »
Alors, cessez donc de vivre dans le passé. Cessez de vous nourrir de nostalgie, de fausses représentations des années antérieures et appréciez le long chemin que nous avons fait dans notre lutte vers la liberté et l’acceptation. Car même si l’image de la planète ne nous satisfait pas complètement à l’heure actuelle, il ne faut pas oublier qu’elle a déjà été bien pire.