Mon fils a deux ans et deux mois. Il s'appelle Alexis et tous les jours, il m'apprend quelque chose de différent.
Mon fils parle à tous les étrangers qu'il voit. Il leur dit "Allo mon ami!" avec son air naïf. Jusqu'à maintenant, personne ne m'a jamais réprimandé de laisser mon fils saluer les gens. Normal, vous me direz! Un enfant c'est mignon, c'est drôle. Un enfant ça fait absolument tout ce que ça lui tente de faire. Pas de filtre, pas de gêne. Simplement parce qu'un enfant ne voit pas la méchanceté. Un enfant c'est pur. Que devenons-nous en vieillissant? Des humains qui ne se croisent même plus du regard. Des êtres pressés par le temps qui ne se tiennent plus la porte, qui ne sont pas contents de sortir de chez eux. Quand je vois mon fils agir de la sorte avec des inconnus, ça me donne le goût de faire pareil. Je salue les gens, je souris et je les considère. C'est correct, ça passe bien parce que je suis avec mon fils et que les gens pensent simplement qu'on est un duo vraiment funny. Mais ça m'amène quand même à réfléchir sur notre évolution pendant notre croissance. Bon, il faut dire qu'Alexis a un modèle assez spécial comme maman, parce que j'ai tendance à, moi aussi, saluer les gens toujours. Ce que je veux dire c'est: laissez les enfants être des enfants et apprenez. Regardez comment il considère le genre humain au quotidien.
Mon fils pleure lorsqu'il a trop faim. Il exprime ses besoins primaires parce que c'est ce qu'il sait faire. Quand il n'a plus envie de faire une activité il arrête. Quand il n'a plus envie de manger, il me le dit. Quand il a envie de dormir, il me le fait savoir. Alexis écoute son corps! Et nous, qu'est-ce qu'on fait en vieillissant? On ne sait plus ce qu'on veut. On ne prend plus la peine de déchiffrer ce que notre corps veut ou pas. On ne s'écoute plus, on se force à faire des choses qui nous font chier juste pour faire plaisir aux autres, ou pire, juste parce qu'on ne sait pas ce qu'on veut. On reste dans des relations toxiques parce qu'on ne se considère plus assez. Vous voyez où je veux en venir? Depuis que mon fils est dans ma vie, je fais beaucoup d'efforts pour me connaitre d'avantage. J'écoute mon corps plus que jamais. Quand je suis fatigué, je me couche. Quand je ne veux pas aller dans un souper, je reste chez moi. Quand j'ai envie de voir/connaitre quelqu'un, je l'appelle. C'est tout! Au fond, c'est vraiment plus simple comme ça. Réapprendre à écouter ses propres besoins, comme nos enfants le font.
Mon fils court partout et sourit toujours. Il aime la vie et il le démontre. C'est un enfant, il est naïf, il ne voit pas le mal. Ça aussi ça m'en apprend beaucoup. J'ai appris à aimer les petits bonheurs de la vie. À filtrer ce que je vois autour de moi. À courir de joie avec lui dans les allées du centre commercial juste parce que je suis contente d'être là. À danser avec lui sur une belle chanson parce que je l'aime et qu'elle me remplit de bonheur. M'émerveiller devant les petites choses juste parce que je le peux.
Finalement, mon fils aime. Il aime d'un amour pur et inconditionnel. Quand il a envie de se coller, il vient se coller. Quand il a envie d'un bisou, il vient m'en donner un. Quand il a envie de me dire qu'il m'aime, il le fait. Pour lui, c'est simple l'amour. Ce n'est pas compliqué, c'est doux, c'est gentil, c'est parfait. Pourquoi est-ce qu'en vieillissant l'amour tend à être si complexe? Surtout, pourquoi est-ce que nous le laissons se complexifier? Alexis m'apprend que l'amour, le vrai et celui pour lequel on devrait se battre, il est sain et pur. Ça, ça donne un méchant coup dans la face la première fois qu'on le réalise vraiment.
Il y a encore bien d'autres choses que mon fils m'apprend au quotidien. C'est trop beau, c'est trop le fun. Donc lorsque vous nous verrez courir et chanter dans la rue, ou bien lorsque vous nous verrez nous donner de l'amour, vous allez comprendre. Tout ce que je veux c'est rester avec un coeur d'enfant... Comme Alexis!