En juillet dernier, j’ai eu la chance d’assister à la première mondiale du film Anna Kiri dans le cadre du Festival Fantasia, un festival célébrant le cinéma d’ici et d’ailleurs.
Maintenant qu’Anna Kiri est disponible dans les salles de cinéma, je me dois de vous partager ma critique de ce chef d’œuvre cinématographique.
Qui est derrière Anna Kiri ?
Avant d’entamer ma critique, il est important de connaître les talents qui se cachent derrière cette production. Anna Kiri est la deuxième réalisation de Francis Bordeleau, un cinéaste montréalais. Francis s’est fait connaître en 2018 lors de la réalisation de son premier long métrage intitulé Wolfe.
Bien que Wolfe ait marqué le début de sa carrière cinématographique, le réalisateur précise que le public ne devrait pas s’attendre à une œuvre du même genre : « [Anna Kiri] c'est différent quand même dans la forme. On a beaucoup travaillé au montage. Ça a été deux ans de montage. », indique-t-il.
À l’écran, on retrouve entre autres Catherine Brunet dans le rôle principal d’Anna, ainsi que Maxime de Cotret, qui incarne Vincent, le frère d’Anna.
Un montage digne d’Hollywood
Anna Kiri c’est l’histoire d’une jeune délinquante en quête identitaire. On remarque très tôt dans le film qu’Anna aspire devenir écrivaine. Elle tient, dans chacune de ses aventures, un carnet dans lequel elle tente d’écrire un roman.
L’effet « journal intime » transparaît dans le visuel et le montage. Des écritures et des dessins apparaissent à l’écran à des moments clés. Le tout jumelé avec la narration d’Anna, cela renforce l’impression d’être plongé dans les pensées de la protagoniste, créant ainsi une proximité avec elle.
Un autre élément jouant dans cette proximité est les flash-back apparaissant tout au long du film. Non seulement cela nous permet de comprendre pour quelle raison Anna agit d’une certaine façon, mais c’est aussi une manière de plonger dans son univers. De telle sorte que l’on commence à ressentir les souffrances qu’elle a vécues dans sa jeunesse.

L’amour
Avant mon visionnement, le réalisateur Francis Bordeleau m’explique qu’une des thématiques qui ressort le plus dans le film est la quête identitaire. Quoique, la quête identitaire est au centre de l’histoire, personnellement je serais portée à dire que l’amour est le thème qui ressort le plus clairement d’Anna Kiri.
Que ce soit à travers sa relation avec son frère Vincent, ses acolytes, ses ami.e.s, son écriture ou bien avec son mentor : Anna tente toujours d’aimer et de se faire aimer. Son passé rocambolesque plutôt traumatisant fait en sorte qu’Anna est la recherche de cette protection émotionnelle, qu’elle n’a malheureusement jamais eue dans son enfance.
Cela se perçoit même à travers sa relation avec son frère, elle le vénère, l’admire et le perçoit comme son héros, malgré tous les évènements qui se sont passés. Vincent la protège, Vincent l’aime, donc pour elle cela n’a pas d’importance.
L’écriture devient pour Anna une forme d’amour de soi. En racontant son histoire, elle parvient à se protéger : ses pensées et ses traumatismes ne restent plus enfermés dans sa tête, elle peut enfin s’en libérer en les écrivant sur papier.
En quelques sortes qu’on ait vécu ou non une expérience similaire à celle d’Anna, je suis certaine que l’on peut tous s’identifier à ce côté de sa personnalité. À mes yeux, la vie est une recherche continue d’amour (romantique, platonique ou tout simplement cet amour pour la vie), Anna Kiri incarne cette idée avec justesse et sensibilité. Voilà ce qui rend le film remarquable.

Un incontournable
Anna Kiri doit sincèrement être l’une de mes réalisations québécoises préférées de l’année 2025. L’histoire est preneuse, douce et touchante. On en ressort avec le cœur serré, mais aussi rempli. Le jeu d’acteur, le montage et la direction artistique sont hors pair.
Si vous êtes à la recherche d’un film québécois digne d’Hollywood, vous devez aller voir Anna Kiri.
Photo de couverture via Filmoption International