Série de textes pour la semaine de prévention du suicide - 30 janvier au 5 février

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Traumavertissement : Mention de suicide

En cette semaine de la prévention du suicide, j’ai décidé de décrire une vision qui, à mon avis, manquait à la place publique et est plutôt absente des médias : les répercussions de ce tsunami qu’est le suicide.

Dans cette série de textes en 7 temps, je vous raconterai les 7 perspectives d'un même événement, dont celle d'Anaëlle. Voici un bilan, 6 mois plus tard. 

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Le matin du 19 janvier, je me réveille avec ce message d’Anaëlle :

Salut Julie! J'arrive pas à dormir lol je me suis réveillée trop tard faudrait je reprenne le rythme de l'école. En fait, je t'écrivais pour te remercier pour tout. Cet été quand j'ai fait ma tentative, j'étais au plus bas et j'avais l'impression de me noyer sans avoir personne pour m'aider... Depuis, tu as essayé de toutes les manières de m'aider et de me faire comprendre que des gens m'aimait et tenait à moi. Je voulais te remercier pour toute l'aide que tu m'as apporté et le soutien. Tu m'as ouvert les yeux et maintenant, oui j'ai encore des moments bas comme toute personne normale, mais je vais beaucoup mieux. Je ne vous ai peut-être pas appelé ou écrit, mais juste savoir que je pouvais vous appeler quand je voulais m'a beaucoup aidé. Je t'aime beaucoup beaucoup! Merci!

Je pleure, quel message incroyable. Je suis partagée entre pleins de sentiments; peut-être que j’aurais pu sauver ma sœur, quelle enfant extraordinaire, que c’est merveilleux de savoir qu’elle va mieux… Et si elle était en train de me dire au revoir? Je suis donc empreinte d’une certaine panique, c’est si beau, mais…

Comme le documentaire « Bye », ma sœur ne nous a pas laissé d’explication, seulement qu’une note. Et si ce message était cette note, et si Anaëlle me disait adieu?

Ce n’est pas si simple, l’inquiétude ne part pas, comme Marie le dit, il y a toujours un « et si? ».

Les jours ont passés et j’ai refait des suivis avec Anaëlle. Elle allait bien, elle a des hauts, des bas, mais va généralement bien.

On se demande chaque fois si elle nous dit ça pour passer à autre chose ou si c’est bien sincère.

J’ai demandé à Anaëlle ce qui l’avait poussé à soudainement m’écrire. Elle m’a répondu que j’ai été la personne la plus présente pour elle, même si elle ne voulait pas nécessairement parler, le fait que je ne l’ai pas lâchée parce que, justement, elle ne voulait pas parler. Je l’ai fait se sentir aimée sans même nécessairement s’en rendre compte.

Quels compliments extraordinaires. Je ne sais pas comment prendre ça, c’est trop. En même temps, j’ai tellement voulu qu’elle aille mieux, comme une mission, comme s’il fallait que je m’y applique. Que j’atteigne ce but, absolument.

Le 20 janvier je lui ai redemandé si elle nous le dirait si elle n’allait pas bien. Elle m’a promis que oui.

Je veux vraiment la croire.

Je ne peux pas m’empêcher de m’inquiéter. Ni de faire le parallèle avec ma sœur qui m’avait fait la même promesse. Pour l’instant je ne peux que lui faire confiance.

Source de l'image de couverture : Ameen Fahmi via Unsplash
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