Ton souper manque de saveur. Tu es grosse. Tu fais de la cellulite. Tu n’es pas attirante. Tu n'es plus attirante. Tu t'habilles trop chic. Tu devrais t’entraîner davantage. Tu devrais courir plus vite. Tu devrais marcher plus vite. Tu as la tête vide. Tu es folle. J’aimerais que tu aies les fesses plus fermes. J’aimerais que tu aies les seins plus ronds. Tu dis n’importe quoi. Tu n’as pas d’émotions. Tu es plate. Tu es toujours fatiguée. Tu ne fais pas assez de ménage. Tu ne fais pas assez de sport.
Source de l'image : Éloïse Denis
Voici les phrases exactes que m’ont un jour dites des hommes à qui j’avais donné mon cœur.
Charmant, n'est-ce pas? Par chance, je ne me suis jamais laissée atteindre par le manque flagrant d'amour de ces hommes à mon égard, autant au niveau de ma confiance en moi ou de mon estime.
Ce qui est triste, c’est que j’ai accepté de me faire parler de la sorte pendant un temps. Un temps trop long, selon moi. J’aurais dû fuir à des kilomètres à la ronde à la première remarque, au premier reproche et au premier signe de dénigrement. BYE COWBOY! Il faut croire que j’avais à apprendre de ces individus...
J’ai le goût de vomir. Comment peut-on accepter de telles remarques? Comment peut-on aimer de tels hommes?
Parce que ce n’est pas qu'un, ce sont plusieurs hommes. C’est fou comment on peut se pervertir pour recevoir l’amour ou l’affection d’un homme, alors qu'il s'agit d'un amour toxique et d'une affection déguisée. Pourquoi la femme a-t-elle tant besoin du regard et de l’approbation de l’homme? Je me pose la question aujourd’hui!
Pourquoi ai-je accepté de me faire traiter de la sorte? Je crois que la réponse se trouve dans la peur qui se loge au fond du cœur : la peur d’être seule. Je vais finir mes jours toute seule. C’est paniquant, mais au fond, avec des personnes de ce genre, nous sommes déjà seules. Notre sécurité et notre avenir ne sont que des illusions.
Aujourd’hui, je suis amplement capable de me visualiser mourir seule et sans enfant en étant heureuse.
Je me suis même dit, qu'au pire, je terminerai dans un CHSLD avec une gentille infirmière qui me sourirait tous les matins. Je suis amplement capable de répondre à mon besoin d’amour autrement que dans une relation amoureuse. Et, quand j’y repense, ce n'est pas si terrible que ça être seule. Au moins, je suis respectée dans toute mon entièreté. Je me respecte. C'est une délivrance. Je suis apte à subvenir à mes nécessités affectives par moi-même.
C’est tout un exploit d’équilibriste que de bien marcher sur le fil de la raison et du cœur, mais ce n'est pas impossible.
Je suis de plus en plus sensible aux comportements des hommes envers les femmes et je constate qu’ils sont souvent très brutaux. Parfois, c’est un simple regard rabaissant, un soupir ou une blague mal placée. Un manque de reconnaissance. Un manque de chaleur humaine. Un manque de bienveillance. Ils peuvent être si insensibles à notre féminité, à notre douceur et à tout notre amour. Ils peuvent être si destructeurs.
Bref, la possibilité d’être seule et heureuse est accessible à toutes, il suffit d’écouter sa petite voix intérieure et de ne pas succomber à la peur. La solitude peut se remplir facilement lorsqu’on s’aime réellement et qu’on donne de l’amour aux autres, aux bonnes personnes. Donner de l’amour à ceux qui le méritent, ça, c'est nourrissant.
Lorsqu’on donne son cœur, on donne une partie de notre âme.
Si cette personne n’est aucunement capable de l’honorer, vous devez poursuivre votre chemin sans elle. Ne fuyez pas la douleur ni le rejet. Ils sont un moindre mal devant la perte de son âme et son amour propre dans une relation toxique. Comme mon père m'a toujours répété : « Des hommes, il y en aura toujours ma fille! »
Allez femmes, droit devant!