Dernièrement, j’ai discuté avec ma tante sur sa retraite imminente. Elle me faisait part d’une inquiétude qui préoccupe plusieurs retraités : le vide. Après avoir passé sa vie à s’acharner au travail, qu’arrive-t-il ensuite? On passe notre vie à entendre que nous devons épargner pour nos vieux jours, mais allons-nous avoir une animatrice de camp de vacances qui va animer nos journées? Non?
J’ai réalisé que cette peur du vide, nous l’avons tous en nous. Mais pourquoi? Car nous ne sommes pas bien avec nous-mêmes.
Il y a des personnes qui ne seront jamais célibataires, car elles préfèrent être aimées par d’autres que d’être seules pour apprécier leur propre présence. Il y en a qui ne cesseront jamais de travailler, car elles réaliseront qu’elles n’ont rien d’autre que leur travail dans la vie. Il y en a qui ne cesseront jamais de vivre à 150km/h pour ne pas se mettre à réfléchir à leur solitude.
Mademoiselle Bonheur fait partie de cette dernière catégorie. Je n’ai jamais arrêté de vivre ma vie à vitesse grand V, car je ne veux pas réaliser que personne ne m’attend chez moi à mon retour du travail. J’ai heureusement mon chat Sushi qui me met des étoiles dans les yeux à travers mes larmes.
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Le vide a toujours été l’une de mes plus grandes peurs jusqu’au jour où j’ai reçu cette peur en cadeau à mes 25 ans. Ma mère et ma meilleure amie m’avaient organisé une fête surprise. Je venais de donner ma démission à ce travail qui m’a tant fait rêvé, mais où ma santé mentale battait de l’aile. J’étais seule au monde et ma confiance en moi était à plat. Elles ont organisé cette fête pour me remonter le moral et aucune de mes amies n’est venue.
C’est la première fois que je me suis sentie seule. Sur Facebook, j’ai trouvé cette phrase: « C’est quand que tu es seul que tu es toi-même. » En retravaillant sur cette confiance, j’ai redécouvert ce que j’aimais faire seule et j’ai compris que nous sommes la meilleure personne pour prendre soin de nous. En apprenant à savoir ce qu’on aime vraiment, on connait plus notre véritable bonheur.
Certaines personnes trouvent que je suis lumineuse. En fait, c’est le vide qui m’a appris à rejaillir cette lumière. Le vide n’est pas un grand trou noir, mais plutôt un espace de pureté.
Vous savez cette petite voix dans notre tête qui répète que nous ne sommes « jamais assez »? Nous ne sommes pas une assez bonne employée, une assez bonne mère, une assez bonne sœur, une assez bonne amie, une assez bonne compagne, etc. Dites-vous une fois pour toute que vous êtes parfaite. J’ai une amie qui a fait un tatouage inscrit « Perfectly imperfect » et j’adore le concept. Nous sommes parfaites dans nos imperfections et c’est en les assumant que nous serons mieux. Pourquoi serait-ce mal d’être un retardataire, d’être bordélique, d’être dépensière?
Le vide c’est de faire face à la réalité et quand vous passerez cette étape d’avouer votre personnalité à 100%, vous serez mieux avec vous-mêmes.