Mon titre n’est pas tout à fait exact, car il est pas mal impossible d’accoucher sans pousser du tout. Je devrais plutôt intituler mon article : « Bien pousser pour accoucher ». J’ai accouché il y a déjà plus de huit mois (le temps passe troooop vite!) et malgré que je suis physiothérapeute en rééducation périnéale, j’ai accouché avec des poussées bloquées et en position gynécologique sur le dos… Eh oui, j’ai bien essayé de faire les poussées physiologiques et les positions à genoux, à quatre pattes, sur le côté, mais j’étais tellement déconditionnée de ma grossesse que j’en ai été incapable… Tout cela pour dire qu’il est idéal d’accoucher avec des poussées physiologiques dans une position différente que sur le dos, mais que ce n’est vraiment pas grave, si ça finit comme ça, comme moi!

Nous savons qu’il est prouvé scientifiquement que de faire des poussées physiologiques durant l’accouchement permet une meilleure progression du travail, assure une poussée plus efficace et entraîne moins de séquelles au niveau du périnée. Nous savons aussi qu’une respiration fluide durant l’accouchement permet de mieux contrôler la douleur ressentie. Voilà deux raisons justifiant d’avoir recours à une technique de poussée plus douce, mais physiologique. Je ne suis pas contre la technique de poussée bloquée, qui sera fort probablement utilisée quelques fois ou en fin de poussée (à un moment donné il faut qu’il sorte ce bébé-là), mais j’encourage mes patientes à favoriser une technique de poussée sur l’expiration pendant tout le temps que c’est possible durant l’accouchement, si cela est efficace.

Cette technique de poussée est peu complexe. La voici :

  • Inspirez profondément. Durant l’inspiration, le diaphragme descend. En se trouvant en position basse, il exerce une légère pression sur l’utérus (et le bébé) et le périnée, encourageant un mouvement vers le bas.
  • Expirez ensuite en soufflant tout en ajoutant votre mouvement de poussée vers le bas et la région vaginale. Par votre action volontaire de poussée, le bébé et le périnée descendront un peu plus bas, alors que le diaphragme remontera vers le haut à l’expiration en amenant légèrement l’utérus avec lui.
  • Ré-inspirez en maintenant l’effort de poussée et ré-expirez de nouveau en augmentant l’effort de poussée. Répétez.
  • Pour être efficace, une poussée devrait durer une dizaine de secondes au minimum. Il est donc fort possible que vous ayez plusieurs inspirations et expirations durant une même poussée.
bébé souliers coeurSource image: Pixabay

Je vous invite à pratiquer cette technique quelques fois à partir de la 37e semaine de grossesse. Cela vous permettra de vous familiariser avec la technique avant le jour de l’accouchement. Les ouvrages sur la Technique Bonapace et la Méthode de Gasquet pourront vous donner davantage d’informations sur le sujet si vous êtes intéressées par ce type de poussée!

De tout cœur, je vous souhaite un bel accouchement.

Douanka Gendreau, physiothérapeute en rééducation périnéale

Source image de couverture: Pixabay
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