As-tu déjà souhaité obtenir une promotion ? Tu as peut-être la nette impression que tu es capable de faire le travail de ton boss. Peut-être que tu as raison.

Moi aussi j’étais comme toi ! Mais moi, je me suis trompé.

On dit que dans la vie, les erreurs sont des occasions d’apprendre. Je suis généralement d’accord avec cet adage, mais lorsque j’ai échoué, je me sentais comme un déchet et je ne pensais pas avoir appris grand-chose.

Maintenant, je sais que j’ai appris.

Et j’aimerais t’en parler un peu avant que tu saisisses cette chance qui t’attend, pas loin devant. J’aimerais que tu sois sûr que c’est bien ce que tu veux.

La grande opportunité

C’est le grand jour. Le poste que tu convoites est affiché. Où mieux encore, ton patron t’a officiellement offert une promotion.

C’est grisant, une nouvelle opportunité ! Tu as juste envie de crier : « oui, je le veux ! » et de postuler tout de suite.

Mais attends un instant. En es-tu absolument certaine ?

On va être honnête. C’est vrai qu’une promotion, c’est souvent vu comme la conquête d’un idéal professionnel. On s’arrête à notre perception que c’est une récompense pour tous les efforts qu’on a faits… C’est vrai, mais il y a un bémol.

Dans les faits, c’est rare qu’on envisage, et que l’on comprend, qu’en ayant une promotion, on va changer de job. Parce qu’au fond, en progressant dans la hiérarchie, tu vas devenir un gestionnaire.

Un poste de gestionnaire, c’est une profession pleine et entière. C’est un métier qu’on peut apprendre à l’université. Même si tu es super doué dans ton domaine, ça ne signifie pas que tu seras un bon gestionnaire.

C’est pourquoi il est très important, selon moi, de prendre le temps de faire une bonne réflexion avant d’embarquer dans le manège de la progression hiérarchique.

Bien comprendre les implications du poste

En te proposant d’y penser, je ne suis pas en train de dire que tu vas échouer comme moi. Mais si finalement, tu te rends compte que ton opportunité n’a pas les avantages que tu croyais, tu me remercieras !

Comme tu le sais très bien, monter dans l’échelle de la hiérarchie, ça ne veut pas juste dire que tu vas avoir un plus gros salaire, ça veut également dire que tu auras plus de responsabilités et des défis différents.

Parmi ces responsabilités, il est quasi certain que tu auras à diriger une équipe de travail. Es-tu fait pour ça toi ? Si tu aimes la psychologie, que tu es empathique, que tu aimes mobiliser les gens, montrer l’exemple, identifier des problèmes pour trouver des solutions, vendre tes idées, etc., il y a de bonnes chances pour que tu aimes ça !

Si, comme moi, tu es plus la personne qui préfère travailler seule dans son coin, que tu n’as jamais été une personne sociable, que tu es plus un électron libre, penses-y à deux fois.

La meilleure façon de savoir ce qu’implique vraiment le poste, c’est de demander à parler de la description de l'emploi avec le responsable.

Faire un bilan

Une fois que tu as bien discuté avec le responsable de ce qu’implique le rôle, fais un bilan de tes forces et de « tes autres caractéristiques ». Je suis de celles qui croient que tout peut s’apprendre quand le terreau est fertile.

Un terreau fertile c’est quoi ? La capacité de ton futur supérieur direct à t’accompagner. T’accompagner avec un grand « A ».

Tu auras besoin de lui. Pas juste pour les tâches quotidiennes, mais pour adopter la bonne posture managériale au sein de ton équipe. Est-ce que tu auras accès à un coach pour faciliter le développement de ton gestionnaire intérieur ? Sinon, comment est-ce que l’équipe propose de te soutenir ? Parce qu’il est faux de croire que la gestion, tu l’as ou tu ne l’as pas. Ça s’apprend !

Si les responsables te disent que c’est une question de personnalité, fuis ! Parce que ça veut dire que si tu rencontres des difficultés d’adaptation, ils vont juger que toi, « tu ne l’as pas ». Et tu n’auras aucune chance de te repentir.

Si l’on te propose un bel accompagnement pour développer ton talent, fonce et amuse-toi !

Prendre une décision

Maintenant, si tu as choisi de passer ton tour, sache qu’il y a d’autres moyens d’être glorieux dans sa vie professionnelle. Je te parlerai de tout ça dans un autre article. Crois-moi sur parole, ce n’est pas un échec, c’est de la sagesse.

Par contre, si tu choisis de foncer, savoure l’excitation. Ton aventure commence !

L’étape de la transition de salarié à gestionnaire est une étape cruciale si tu souhaites durer dans le temps. C’est là qu’un bon accompagnement prend tout son sens.

Tu devras avoir le courage d’être autonome tout en reconnaissant tes limites et tes besoins d’apprentissage.

Tu remarqueras aussi que ta relation avec tes collègues va changer. C’est sain, mais c’est probablement le plus dur. Ton rôle ne sera plus d’exécuter le travail, mais de guider ton équipe et de représenter les valeurs et la mission de ton entreprise. Tes anciens collègues et toi, vous allez apprendre à vous connaître différemment.

Et toi aussi, tu apprendras à te connaître davantage. Un nouveau défi professionnel, c’est comme faire un grand voyage en soi-même.

Tout compte fait

Pour ma part, si c’était à refaire, je referais la même chose, malgré mon échec. J’ai découvert que je suis celle qui aime regarder la parade sans en faire partie. C’est pourquoi j’ai décidé de devenir rédactrice web indépendante. Je suis à la fois mon propre boss et mon propre employé. Meilleure vie possible!

Je souhaitais vraiment te partager ce que j’aurais aimé savoir avant de me lancer dans l’aventure des promotions professionnelles. Ça m’a coûté ma santé mentale et ma job. Avoir su, j’aurais peut-être été mieux préparée, peut-être que j’aurais su quand m’arrêter. Mais je ne souhaite pas retourner en arrière pour le savoir. Oh non !

Ceci étant dit, je te souhaite bonne chance ! Si tu en es arrivé là, c’est que tu mérites de briller.

Des opportunités professionnelles, il y en a en masse, partout ! L’important, c’est toi.

Et puis, la promotion, la veux-tu encore ?
Image de couverture de Julien Andrieux

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