Tu t’es trouvé là, à cet endroit. Tu avais toute la vie devant toi. Cette fraction de seconde te la confisqua, ta vie que tu avais à peine vécue, ta vie dont la date de péremption n’était pas supposée venir avant celle de bien des gens. Cette fraction de seconde allait aussi confisquer temporairement celle de tous ceux qui t’aimaient, t’aiment et t’aimeront.
Le cerveau de l’Être humain n’est pas conçu de façon à vouloir laisser partir un enfant avant ses parents. Il est conçu de façon à vouloir comprendre. On veut fouiller, investiguer le pourquoi du comment. Rares sont les occasions où l’acceptation et la résilience viennent d’emblée. Ces vertus sont malheureusement le fruit d’un effort mental long et pénible, mais qui dans bien des cas marquent l’unique panneau lumineux, au bout d’une route souvent longue et sombre.
Il n’y en aura pas de réponses à ce fameux pourquoi. Il faudra suivre la route, jusqu’à ce qu’on y aperçoive ce panneau. Mais, il y a moyen de rendre la route moins pénible. Parce que malgré ton court passage ici, tu en as mis des sourires sur les visages et de la joie dans les cœurs. Des tonnes...
Tous ces gens que tu as rendus si heureux, leur vie n’aurait pas été celle qu’elle est aujourd’hui si tu ne l’avais pas partagée avec eux pendant ces années.
Ces réflexions, ce sont comme des petites lanternes. Des petites lanternes qui s’allumeront le long de la route sombre à ceux qui auront la force de les faire entrer dans leurs cœurs.
Alors, toi qui veilles sur nous maintenant, tu as un fichu boulot à accomplir de là-haut. Et on le sait que tu le feras, et tu le feras bien. Tu devras remplir tous ces cœurs d’un peu d’amour, de force et de courage, à distance cette fois-ci, pour que ces petites lanternes nous éclairent fort, très fort, le temps qu’on atteigne le panneau lumineux.