À toi, mon filleul, que je ne peux voir grandir.

Le plus bel âge. Où tu absorbes tout, où tes petits yeux observent chaque détail, où tu comprends plus qu’on ne se l’imagine. Les mots semblent vouloir sortir de ta bouche et ça arrivera sûrement bientôt. Mais je vais manquer ça.

Tu as un an et presque 6 mois. Tu construis des tours que tu n’oses faire tomber, car tu as la douceur de maman. Ton regard est brillant. Tu aimes que tes parents t’applaudissent, le regard fier. Ils le sont et c’est beau à voir. Bientôt, tu pourras courir dehors avec tes premières vraies espadrilles. Trop cute.

Quand je t’ai serré dans mes bras la dernière fois, tu faisais tes premiers pas. Maintenant, ton père te montre déjà à jouer au hockey. Tu snaps des balles au but en série avec ton petit bâton et tu peux même faire quelques pas en patins à roulettes sur le tapis du sous-sol… parce que oui, tu as DÉJÀ ta propre paire! Tu es si mignon avec ton mini casque bleu. Tu peux nommer les parties de ton corps. Tu ris. Tu danses beaucoup. Tu aimes la musique depuis que tu es au monde d’ailleurs. Tu m’épates. Tu regardes tes livres d’histoire avec passion. Tu imites tes parents. Tu es merveilleux.

Mais je suis loin et ça me brise le cœur de savoir qu’on ne se connaît pas vraiment. Déjà quatre longs mois qu’on ne s’est pas vus. Le quart de ta précieuse existence. Une éternité pour toi. Trop de temps perdu pour moi.

L’autre jour, je t’ai parlé sur la caméra et on a eu une vraie interaction pour la première fois. J’en ai eu les larmes aux yeux. Hier, tu me disais bye bye de ta petite main en raccrochant et tu as même répondu à mon bisou soufflé. J’étais folle de joie. J’y repense encore ce matin et je souris.

Il y a tes tantes, tes oncles et tes cousins aussi à qui tu manques. Tes grands-parents en pleurent de rater tout ça. Bientôt, on l’espère, tout rentrera dans l’ordre. On pourra jouer et danser ensemble. J’ai hâte.

Petit homme, je t’en prie, ne grandis pas trop vite. Attends encore un tout petit peu, qu’on puisse être témoins de ces instants précieux. Mais peu importe la distance, sache que marraine est fière de toi.

Au plaisir de te serrer fort fort et n’oublie pas…

que je t’aime.

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