À toi, le gars qui me texte sans savoir…

C’est direct et peut-être un peu dur à entendre. Ce n’est probablement pas de ta faute et tu subis les conséquences des actes de d’autres, mais c’est ça. Désolée, mais je ne te laisserai pas entrer dans ma vie.

En tous cas pas facilement, vraiment pas.

Ce n’est pas parce que tu n’es pas une bonne personne, pas parce que je n’ai pas confiance en toi, mais simplement parce que je n’ai plus espoir en l’amour. J’ai laissé entrer beaucoup de gens dans ma vie en pensant qu’ils avaient conscience de l’importance que je leur accordais. J’ai essayé de m’ouvrir au monde et aux possibilités qu’il m’offrait, mais je n’ai que trouvé la solitude, l’abandon et le doute.

Et je sais que tu es peut-être différent, que jamais tu ne me blesseras, que tu souhaites être là pour moi, mais tous les autres m’ont aussi chanté ces belles paroles et je me retrouve maintenant à écrire ce texte.

J’aimerais être en mesure de te laisser une chance, de te laisser entrer dans ma vie aussi facilement que tous les autres l’ont fait, mais j’ai peur que tu partes aussi rapidement, comme tous les autres. C’est pour cette raison qu’à chaque fois que tu essayes d’ouvrir la petite porte de mon cœur, je la referme et je la barre. Et lorsque tu passes trois jours à la déverrouiller, moi je passe ces jours à poser une nouvelle serrure.

Je sais que c’est rushant.

C’est probablement pour cette raison que je suis célibataire. J’aimerais juste que tu saches que je m’excuse. Je m’excuse de m’être ouverte aux mauvaises personnes et que ce soit toi qui en subisses les conséquences aujourd’hui. Je m’excuse d’être aussi impulsive. Je m’excuse de redouter l’attachement. Je m’excuse pour mon cœur en mille morceaux que tu devras recoller si jamais tu réussis à finalement ouvrir la porte.

Mais tu peux aussi changer d’idée.

Virer de bord et décider de ne juste pas t’embarquer là-dedans. Et je comprendrais. Je sais que c’est beaucoup d’efforts, d’énergie et que je ne suis pas facile à suivre. Je sais ce qui t’attend et je veux te prévenir. Ça pourrait te prendre plusieurs semaines avant de comprendre vraiment ce que je pense. Plusieurs mois à passer au travers d’une douzaine de serrures et encore plus de temps avant d’être capable de vivre avec mes doutes et mon insécurité. Sache que tu vas finir par l’ouvrir la maudite serrure qui garde mon cœur, mais ton travail ne sera jamais fini. Parce que ce qui se trouve derrière est aussi à réparer. Il ne passera pas une journée durant laquelle je n’aurai pas besoin de ton soutien et de tes encouragements. Je suis de même.

Et si en lisant ce texte, tu te dis que tu ne seras pas capable de vivre avec tout ça, alors ne te donne même pas la peine de cogner à la porte.

Image de couverture de S. Ruvalcaba