Aujourd’hui, je t’écris à toi, l’ado qui se voit grandir et qui ne tripe peut-être pas. L’ado qui se voit prendre quelques centimètres de taille, prendre quelques pouces au niveau des hanches, des bras, etc… Qui se voit un matin avec un peu plus de poils un peu partout (On va se le dire, le poil, je suis convaincue que c’est de la magie, qui pousse tout d’un coup. Un soir, tu n'as rien; tu es encore une petite fille. Le lendemain, c’est la forêt amazonienne que tu t’empresses de défricher. Bon, c’est dit!).

Sérieusement, je t’écris parce que je sais que ce n’est pas facile devenir ado. Pas facile de voir son corps changer; un genre de transition plate mais par laquelle il faut passer pour devenir une femme/un homme. Parce que oui, tu deviendras rapidement une belle jeune femme/un beau jeune homme avec plein de beaux projets et d’ambition. Et tu seras belle/beau. J’te l’dis. Parole de scout. Tsé, ce n’est pas facile de l’accepter, ce corps que la vie a décidé de te donner. Mais par-dessus tout, ce n’est pas facile de l’aimer. L’aimer pour vrai de vrai. L’aimer comme un cadeau. Parce qu’après tout, nous sommes tous des beaux petits cadeaux de la vie.

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Toi, cadeau féminin, je mets ma main au feu que tu es une accro du rasoir. Tu te rases matin, midi, soir. Parce que le poil, c’est dégueulasse pis T’EN VEUX PAS! Tu vas voir, en vieillissant, c’est tripant de ne pas se raser les jambes de l’hiver quand tu es célibataire (ou jamais se raser point, si tu le souhaites)! Aussi, pour la génération que l’on est, tu as probablement commencé à te maquiller à un très jeune âge en utilisant le maquillage de ta mère. Petit conseil : n’abuse pas. La démarcation de ton fond de teint te trahit. Comme l’amie que tu croyais avoir pour la vie, elle va sûrement coucher avec ton ex petit-ami. Et ça, c’est une loi non-écrite, souviens-toi. Même si ton amie est sortie avec lui pendant deux mois. Même si ça fait dix ans de ça. Entre amies, on se respecte. Je t’en prie, tu n'as pas besoin de porter les micros shorts où l’on voit tes foufounes. Elles sont sacrées. Trouve-toi belle le matin, au réveil, naturelle. Souligne tes bons coups; crie-les même. Sois fière de péter des scores à l’école parce que tu es intelligente!

Toi, cadeau masculin, ce sont les poils de ta barbe qui poussent un peu n’importe où (Maudit que c’est laid, hein!). Mais je te jure, un jour, elle sera bien garnie et les filles auront juste une envie; celle d’embrasser la bouche qui s’y cache derrière. Tu te chercheras sûrement un peu, comme tout le monde. Un jour, tu arboreras le look hipster, le lendemain, tu opteras pour le yo-man, le surlendemain, tu deviendras punk et puis, finalement, tu trouveras ton compte dans le look Toi. Et tu sais quoi, ce look, c’est lui qui te va le mieux. Parce que c’est le tien. Aussi, sois gentil. Pète pas des gueules, parce que c’est dont «cool». Parle à la place. Mais si tu as à en péter, pètes-en pour te défendre ou pour défendre un ami qui se fait intimider. Sinon, parle. En fait, parle toujours. Ne sois pas de ces hommes pour qui la communication se fait rare, qui gardent tout en dedans et qui finissent par tromper leur femme, la laissant avec deux enfants, un chien et une pension alimentaire.

À vous deux, très chers cadeaux de la vie, je vous souhaite que l’adolescence soit un passage doux doux doux. Je vous souhaite de vous entourer de gens qui vous aiment sincèrement et qui tiennent à vous, à votre bonheur et à votre peau. Je vous souhaite de vous aimer comme vous allez aimer votre premier chum ou votre première blonde : plus que tout au monde. Du genre :

- Raccroche en premier

- Non toi

- J’t’aime plus!

- Non moi plus!

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