À mon enfant… Je n’en aurai jamais après toi!

Certains faits peuvent vous marquer par leur intensité et vous laisser dans l'émoi et dans une profonde réflexion.

Vous en arrivez même à remettre en question des « vérités » en lesquelles vous avez toujours cru.

Dernièrement, j’ai été amenée ainsi à me pencher sur la profondeur de l’amour que je porte à mes enfants, et surtout, la qualité de ma relation avec chacun d’entre eux.

Aucun parent n’est parfait.

Un enfant, ça ne vient certainement pas avec un mode d’emploi sur mesure!

Et aucun enfant n’est parfait non plus!

Surtout quand il a cessé d’être ce magnifique bébé au visage angélique qui arrachait tant d’interjections d’admiration; puis, ce merveilleux gosse qui obéissait au doigt et à l’œil et dont tous étaient si fiers; pour devenir cet adolescent rebelle et cet adulte difficile qui veut soudainement s’affirmer.

La raison est toute simple. Nous sommes humains, sujets aux erreurs.

Et cette vérité si élémentaire me fait réaliser que mon amour pour mes enfants devrait être inconditionnel!

L’exprimer, et surtout le vivre, m'apparaît alors comme une quête d’une grande valeur.

Mes enfants, à chacun de vous je voudrais dire: « Je n'en aurai jamais après toi! »

Malgré nos divergences d’opinions

Entre personnes en relation, des désaccords peuvent survenir, naturellement.

Mon cher enfant, je t’ai certes engendré, mais tu es bel et bien une personne à part entière qui n’est surtout pas moi! Et ça, je veux te le reconnaître en tout temps. Tu as ta propre individualité et ta propre façon de voir les choses. Être ta mère ne me donne pas le droit de te refuser tout cadre d’expression, sous un faux prétexte d’une quelconque suprématie.

On aura alors des malentendus, voire des discussions houleuses. Peut-être même qu’on aura envie de « s’avaler cru »!

Normal, tu es doué d’intelligence et de raison. Tu es alors capable d’un minimum de jugement et de construire des opinions qui peuvent valablement être différentes des miennes. Advenant cela, et même en colère, je n’en aurai jamais après toi au point de te regarder en chien de faïence. Tu es mon enfant. Loin de moi l’idée de te regarder comme un ennemi!

Malgré tes mauvais choix de vie

On peut tous se tromper et faire des mauvais choix. C’est quasiment inévitable. Mon cher enfant, il t’arrivera de t’engager dans des compromis destructeurs. Tu ne t’en rendras pas toujours compte, d’emblée. Tu feras des erreurs de jugement. C’est normal, tu es juste humain. Être ta mère ne me donne pas le droit de te diriger ou d'exercer un contrôle total et exclusif sur ta vie. Mais il me revient de te donner des conseils éclairés, t’avertir, te protéger.

Tu le percevras mal parfois.

Oh! un brin d’orgueil par ci, une once de fierté par là…

Tu n’auras pas toujours le goût d’entendre mes avertissements.

Il se pourrait alors qu’on s’éloigne l’un de l’autre, comme il arrive souvent à des personnes qui ne sont pas sur la même longueur d’onde.

Mais là encore, et même en colère, je n’en aurai jamais après toi. Jamais au point de te jeter des pierres et te souhaiter malheur pour me donner raison!

Malgré ton offense, et aussi grave soit-elle

Entre individus qui se côtoient, les relations ne sont pas toujours au beau fixe. Elles peuvent se détériorer et même devenir toxiques. Cela arrive plus souvent qu’on ne le pense, et l’offense aussi.

Mon cher enfant, la vie ne fait pas de cadeau parfois. Tu peux être stressé et acculé par des défis de tous genres. Tes nerfs et ta patience peuvent être mis à rude épreuve (j’espère seulement ne jamais en être la cause!), au point de mettre à mal ton entourage de la façon la plus outrageante qui soit, moi y compris!

Il nous arrivera alors de nous « séparer » comme il arrive à des personnes qui ont juste besoin de souffler et de faire des mises au point.

Et même là, offensée, outragée, insultée, humiliée et en colère, je n’en aurai jamais après toi. Jamais au point de vouloir me venger absolument, en te mettant le monde à dos, en te tourmentant par des propos on ne peut plus malveillants, venus tout droit d’un côté certainement triste de ma conscience.

Je n’en aurai jamais après toi au point de te rayer de ma vie. Comment le pourrais-je? Tu en es partie intégrante. T’en rayer signifierait simplement ne plus vouloir vivre!

Mon cher enfant, je t’aime tant!

Je serai toujours là pour toi, sans rien demander en retour. Car mon amour pour toi est inconditionnel.

Même si certaines circonstances de la vie tendent à vouloir nous brouiller, je ne serai jamais ton bourreau.

Même s’il m’arrivait d’être affligée à cause de toi, mon affliction ne se changera point en amertume, puis en haine.

Même si tu pars sans jeter un regard en arrière oubliant tous mes sacrifices consentis pour toi, je t’excuserai et te pardonnerai toujours.

Je croirai toujours en toi et en ta capacité à aspirer au bien.

J’espérerai toujours en toi et en la force de notre lien.

Je puiserai dans mon amour, la force de prier pour toi et le désir de te voir réussir… toujours, malgré tout!

Je te soutiendrai alors et garderai toujours intact, en mon cœur, mon aptitude à te soutenir et à te porter jusqu’au sommet, jusqu’aux étoiles.

Image de couverture de Jonatas Domingos