J’aurai 25 ans dans un mois, un quart de siècle. C’est pas très vieux, mais ça m’a quand même sauté au visage et j’ai ressenti le besoin de faire le point.

J’avais cette pression qui traînait depuis quelques temps, que lorsqu’on a des enfants, on devrait avoir une job stable, ça devrait aller bien dans mon couple, mes filles devraient sourire et avoir du plaisir. Sauf que la réalité à été aussi choquante.

Cette année, ça a été difficile, pas juste pour moi, mais pour bien des gens, car on a dû s’adapter plus qu’un peu. Lorsque je perdais pied, je pouvais faire du yoga, partir voir ma famille, aller faire une activité. Maintenant, je peux rien faire de tout ça. Cette année, je me suis cherchée en maudit, j’étais bien définie comme maman, comme amoureuse, mais qu’en était-il de la femme derrière tout ça?

J’ai retrouvé mes convictions, changé d’emploi genre trois fois pour suivre mon goût de l’aventure et aussi pour essayer de trouver quel genre d’emploi me rend le plus à l’aise, dans quel emploi j’aimerais faire un certain temps. En tant qu’intervenante, on va se le dire, c’est pas toujours la job la plus rose, mais elle me passionne toujours. Aider les autres, les écouter, trouver des moyens d’intervention, c’est vraiment ça que j’aime. J’ai fini par retourner dans les écoles, un milieu qui bouge, mais qui m’apporte beaucoup.

D’un autre côté, pour mon couple, cette année a été difficile. Pas qu’on ne s’aimait plus, ni qu’on se criait après, mais juste qu’on a dû changer nos habitudes de vie, changer les routines, se trouver du temps, travailler sur notre flamme. Est-ce que j’ai géré ça comme une championne? Loin de là. Par moments, j’avais juste envie de m’en aller, j’avais l’impression que tout tournait moins rond avec moi dans le décor. Puis finalement, j’ai vu que c’était vraiment moi, Marie-Pier, qui avait besoin de me retrouver et arrêter de chercher autant mes sources.

une personne assise sur le planchersource image : Unsplash 

Mes filles sont bien, elles vont bien. Sauf que ça aussi, ç'a été une adaptation. Et je sais, je suis chanceuse, la santé y est. Mais Mila m’en a fait voir de toutes les couleurs. Oui, on a eu des séjours à l’urgence qui se sont vite résorbés, mais qui m’ont stressée intensément. Il y a ma tornade Charlie aussi qui se déploie de plus en plus, qui s’affirme (qui dit souvent non), avec qui le partage est difficile et qui frappe ses amis à la garderie. Je sais que c’est une passe, mais la voir changer si vite, se détacher de nous, faire ses petites choses, ça aussi, c’est pas évident.

J’ai l’air de chialer, mais ma dernière année avant mes 25 ans aura apporté son lot de changements, de réalisations, de réflexions. J’ai appris à m’arrêter, j’ai appris à me dépasser, j’ai appris à dire non, à me détacher. Est-ce que je pogne encore les nerfs trop vite? Clairement. Est- ce que je prends encore tout trop à cœur? Assurément. Est-ce que je manque encore parfois de confiance en moi? Oh que oui. Mais le cheminement est là et le cœur est à la bonne place. Ma petite famille, je l’aime. Je la regarde aller et autant que parfois je me verrais sur une île déserte, autant que c’est beau de nous voir nous adapter.

Pour mes 25 ans, je me souhaite plus de gentillesse envers moi-même, moins de tapage sur la tête et d’obligations. Je me souhaite d’accepter que rien n’est parfait et que tout change. Je me souhaite de foncer quand il est temps, et ce, même si je me trompe. Je me souhaite d’accepter de me faire juger et de ne pas trop m’en faire avec ça, d’accepter que les gens se font souvent une image avec la couverture sans avoir lu le livre entier. Je me souhaite d’être plus zen, moins crier pour rien (même quand Charlie veut noyer sa sœur).

Je me souhaite de me laisser une chance de me reprendre quand je foire, parce que oui ça arrive, et je me souhaite aussi une très belle année.

source image de couverture : Unsplash 
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