À la croisée des chemins

J’ai appris que pour évoluer, il fallait accepter d’être vulnérable. Que pour changer, il fallait accepter le passé. Notre parcours est unique et il nous appartient. Il fait de nous des êtres exceptionnels, bienveillants et humains. J’ai longtemps pensé que je méritais les difficultés placées sur mon chemin, que j’étais conditionnée à vivre des tempêtes une année sur deux. Malgré les beaux moments que je vivais, malgré les réussites et les succès, je vivais constamment avec le sentiment que tout pouvait basculer du jour au lendemain. Il m’aura fallu une chute pour réaliser que les choses devaient changer. Ça été le point de départ pour me reconstruire.

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Je compare souvent mon cheminement à un livre. Il y a eu des chapitres remplis d’action et d’autres, absents d’intrigue. Des pages se sont tournées, des prises de conscience ont envahies ma vie à un point où ça devenait impossible de revenir en arrière. La seule issue possible était de lâcher prise et faire confiance à la personne que j’étais devenue pour entamer le prochain chapitre de ma vie. Sans trop le réaliser, je me transformais. Je m’accordais plus de compassion et surtout, plus d’amour. Je réalisais tranquillement que la vie pouvait être simple, que je pouvais être libre. À l’époque, j’associais la liberté à l’indépendance financière, aux voyages et aux plages horaires absentes d’activités. Aujourd’hui, je l’associe à l’absence de besoin. Pour moi, l’atteinte de la liberté se reflète dans le fait de ne plus avoir besoin d’être entourée de plusieurs personnes, mais plutôt d’apprécier le fait d’avoir quelques bonnes personnes sur qui je peux compter. Ça signifie de ne plus avoir besoin de partir en voyage constamment, mais de partir quand l’occasion se présente simplement. Ça veut dire aussi de s’aimer suffisamment pour ne plus avoir besoin de l’amour des autres. C’est d’apprendre à faire ce qui est bon pour soi, sans avoir peur de décevoir.

Quand tu effleures cette liberté-là, tu deviens accro. Et pourtant, c’est tellement intangible. Tu la perds parfois, mais tu sais qu'elle est quelque part en toi et que le temps te la fera retrouver. Quand tu fais quelques pas en arrière, tu peux avoir peur, je te comprends. Mais vois tout le chemin que tu as parcouru, vois les kilomètres que tu as fait pour être la personne que tu es aujourd’hui. Sois fier. Lorsque tu traverses une zone de turbulence, compare-la à des travaux routiers et rappelle-toi qu’ils ne durent jamais très longtemps (à part à Montréal!). Je sais, au début, ça ne tient qu’à un fil. Tu es tellement conditionné, tu pensais que tu méritais une vie remplie d’obstacles. Mais quand tu réalises ton potentiel, quand tu t’apprivoises et que tu aimes un peu plus la personne que tu es, c’est l’euphorie totale. Et ne vas pas penser que tu ne t’en sortiras jamais. Sache que tout est constamment en évolution. Tu pensais peut-être que ta vie était tracée et que tu étais limitée, mais tout change, je te l’assure.

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À toi qui traverses un mois difficile, une année chaotique ou une décennie parsemée de petites ou grandes souffrances, je te dis pleure autant que tu en as besoin, sois découragé, sois tanné. Je l’ai été aussi. Mais quand tu te relèveras, quand tu prendras la décision de te transformer, apprécie chaque étape et ancre-les en toi. Prend le temps de vivre chaque étape du processus de transformation. Ça devient ton ADN, c’est ce qui fera de toi une personne plus humaine, plus sensible. Et quand tu sens que tu n’as plus l’énergie de continuer, quand tu perds espoir, persévère. Accroche-toi. Entoure-toi bien. Vie un jour à la fois. Parce qu’après, tu réaliseras à quel point la vie est remplie de petites merveilles, de rencontres inattendues, mais ô combien significatives. Tout ce que tu définissais avant comme étant des obstacles, sont en fait des invitations à découvrir. La vie est bien faite, je te le promets. Prends soin de toi, je vais continuer à faire de même.

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