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Lettre à toi, cet ancien meilleur ami.
Où est-ce que le sentiment d’amour a finalement dominé sur celui de l’amitié.
Où est-ce que la peur a fini par gruger vos deux petits cœurs perturbés, après tant d’années d’amitié.
Où est-ce que l’inquiétude et l’incertitude ont dérobé ce bel avenir, pour laisser place à un vide amer, de cette présence qui t’était chère.
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Lettre à toi, cet ancien meilleur ami.
À cette personne qui, autrefois, naviguait sur chacun des chapitres de ta vie. Te partageait toujours un peu de sa personne, malgré le trop peu d’un 24 heures dans une journée. Te partageait chaque semaine ces quelques nuits blanches remplies de rires, laissant, au fil du temps, inconsciemment, place à un nouveau désir.
À cette personne qui te complétait. Partageait tes passions, ainsi que tes innombrables questions. Avec laquelle tu partageais tes peurs, tes douleurs, ainsi que tes plus grandes terreurs. Avec laquelle tu as enfin laissé tomber ce voile qui ne cesse de te masquer. Avec laquelle tu t’es accordé la permission d'être totalement transparente.
Ce seul humain à avoir le droit de :
- Piger dans ton sac de Cheetos, et même parfois de Doritos.
- Te voir pleurer, avec du mascara coulant jusqu'à tes pieds.
- De t’entendre déblatérer pendant des heures sur le fait que tu aimes tellement (plus que lui) Harry Potter.
- T’envoyer promener (et oui sans que tu n’aies le droit de te vexer).
- Prendre le côté de tes parents.
- Te brasser pour te dire tes quatre vérités.
- Te marcher sur les talons en te disant : « t’as juste à faire attention ».
- Ne pas passer par quatre chemins pour te dire que tes cheveux sont affreux et que ta tenue te donne l'air d'un sac de patates frites.
En bref, le seul qui a le droit de t’aimer sans condition, pour ce que tu es. De t’aimer toi. Sans artifice. Sans façade, sans mascarade.
Et un jour, le bateau a simplement chaviré. Emporté par je ne sais quelle tempête stupide. Ce jour semble encore flou dans ta tête. Mais tu te souviens que les rires ont peu à peu laissé place aux crises de jalousie, aux engueulades, et au mépris. Vous ne compreniez pas. Où plutôt, vous ne vouliez pas.
Parce que l’amitié laissait place à plus grand.
Trop grand pour les petits êtres imprudents et immatures que vous étiez à l’époque.
À ce meilleur ami qui, après cette intempérie, a aujourd’hui quitté ta vie.
N’ayant su géré ce flot d’émotions, voyant de la rive votre bateau couler, sans même votre permission.
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À ce meilleur ami, qui autrefois te réconfortait et te protégeait. Qui essuyait tes pleurs, à coups de beaux mots remplis de fleurs.
À cette amitié, plus que de l’amitié. Main dans la main contre le monde entier.
À cette partie de toi que tu as perdue.
J’espère du plus profond de mon cœur que vos chemins vont se retrouver, ou simplement même se recroiser.
J’espère si tel est le cas, que vous aurez grandi, assez pour mettre des mots sur des sentiments que vous vous étiez autrefois interdits.
D’une ancienne meilleure amie.